
Nous, les organisations internationales de défense des droits humains signataires ci-dessous, exprimons notre profonde préoccupation concernant la détention du citoyen égyptien Ali Mahmoud Abdel-Wanis au Nigéria et le risque croissant de son extradition forcée vers l’Égypte. Nous préparons le dépôt d’une plainte auprès des procédures spéciales des Nations Unies afin de demander leur intervention pour empêcher l’extradition d’Ali Mahmoud Abdel-Wanis. Nous exhortons également les autorités nigérianes à suspendre immédiatement toute mesure d’extradition, étant donné que M. Abdel-Wanis serait exposé à un risque réel de torture et de traitements inhumains ou dégradants, ce qui constituerait une violation manifeste des obligations internationales du Nigéria.
Contexte de l’affaire
Ali Abdel-Wanis a été arrêté au Nigéria sur le fondement d’un jugement par contumace prononcé contre lui en Égypte, le condamnant à quinze ans de prison. Les organisations de défense des droits humains estiment que cette affaire présente des motivations politiques évidentes et qu’elle ne respecte pas les standards minimaux d’un procès équitable. Son extradition vers un pays réputé pour le mauvais traitement des opposants politiques constituerait une menace directe pour sa sécurité et sa vie, notamment au vu de multiples rapports sur l’usage de la torture comme instrument de répression politique.
Base juridique et requêtes
L’extradition d’Ali Abdel-Wanis vers l’Égypte constituerait une violation directe du principe de non-refoulement, principe fondamental du droit international des droits humains. Elle contreviendrait également à l’article 3 de la Convention des Nations Unies contre la torture, qui interdit à tout État de renvoyer une personne lorsqu’il existe des motifs sérieux de croire qu’elle serait exposée à la torture. En tant qu’État partie à cette convention, le Nigéria a l’obligation légale de protéger toute personne contre un tel risque. En conséquence, nous demandons aux autorités nigérianes de :
Suspendre immédiatement et de manière définitive le processus d’extradition d’Ali Mahmoud Abdel-Wanis ;
Le libérer sans délai et lui permettre soit de quitter le pays, soit de solliciter l’asile selon son choix ;
Respecter pleinement leurs obligations internationales découlant de la Convention contre la torture et du droit international des droits humains.
Appel à la communauté internationale
Nous appelons la communauté internationale ainsi que les instances compétentes des Nations Unies à intervenir en urgence afin d’exercer une pression sur le gouvernement nigérian, dans le but d’assurer la sécurité d’Ali Abdel-Wanis et le respect de son droit à la protection. La sauvegarde des individus contre la torture et les traitements inhumains ou dégradants constitue une obligation impérative et constitue un véritable test du respect par les États du droit international.
Organisations signataires:
FDDI Internationale – Belgique
Victimes de la Torture – Genève
Justice pour les Droits de l’Homme – Turquie
Tawasul pour les Droits Humains – La Haye
Human Rights Monitor – Londres
Solidarité pour les Droits Humains – Genève
Conseil des Droits des Égyptiens – Genève
Alkarama – Genève
CEDAR pour les Droits Humains – Liban
Al Shihab pour les Droits Humains – Londres
Voix Libre pour les Droits Humains – Paris
Ngued pour les Droits Humains – Londres
Organisation des Avocats Internationaux
SAM pour les Droits et Libertés – Genève