Yémen: L'ONU est préoccupée par les exécutions collectives et la poursuite des violations des droits humains

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Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est déclaré gravement préoccupé par la situation au Yémen, où toutes les parties au conflit continuent de violer les droits de l'homme et le droit international humanitaire au mépris des principes fondamentaux de l'état de droit.
Alkarama partage la préoccupation du HCDH à cet égard et s'efforce de continuer, au nom des victimes, à déposer des plaintes auprès des procédures spéciales des Nations Unies. Alkarama contribue également avec les organisations locales et régionales à soutenir les victimes et à faire entendre leur voix dans le monde.
La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Marta Hurtado, a déclaré que les civils à travers le Yémen paient un lourd tribut, tandis que les groupes armés contrôlent le territoire et y exercent leur pouvoir au mépris total des droits de l'homme et du droit international humanitaire.
Marta Hurtado en a donné un exemple le 18 septembre, lorsque les Houthis, également connus sous le nom d'« Ansar Allah », ont exécuté publiquement neuf hommes, dont un qui était mineur au moment de son arrestation. Il y a trois ans, les neuf hommes étaient accusés d'avoir participé à l'assassinat du chef du Conseil politique suprême des autorités de facto de Sanaa, Saleh Al-Samad, tué lors d'une frappe aérienne.
Les accusés ont été condamnés à mort dans le cadre d'un simulacre de procédure judiciaire qui a violé leurs droits constitutionnels et n'a pas respecté les normes d'un procès équitable en vertu du droit international.
Il a été signalé qu'ils avaient été soumis à la torture tandis qu'un peu plus tôt il avait été annoncé qu'un autre accusé était mort sous la torture, ils ont été contraints de signer des aveux et  ont été privés de leur droit à l'aide juridictionnelle, à plusieurs stades de la procédure. La demande d'expertise médicale de l'avocat du jeune prévenu pour vérifier son âge a été refusée, cela constitue une violation flagrante de la législation yéménite et des normes des droits humains.
Dans le contexte de tout conflit armé, les exécutions sans garanties judiciaires constituent une violation du droit international humanitaire et constituent également un crime de guerre.

Attaques mortelles
Le HCDH, a déclaré préoccupante l'utilisation répétée de drones et d'attaques de missiles par les Houthis et la coalition dirigée par les Saoudiens, qui ont fait des victimes civiles et endommagé ou détruit de nombreux biens civils.
La Commission a condamné une attaque aérienne de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite visant une voiture, le samedi 18 septembre, à Aqabat al-Qana'a dans le district d'Olaya Markha, dans le gouvernorat de Shabwa, qui a tué cinq membres d'une même famille, dont deux enfants.
Le 11 septembre, une attaque de drones et de missiles qui aurait été lancée par les Houthis sur le port maritime de Moka a détruit plusieurs entrepôts contenant de l'aide humanitaire, ainsi que des maisons et des installations médicales.
Le HCDH a rappelé que toute attaque dirigée contre des biens civils ou contre des civils ne participant pas directement aux hostilités peut constituer un crime de guerre, appelant toutes les parties à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à mener des enquêtes en vue de demander des comptes aux responsables pour toute violation.

Répression contre les manifestants
Dans le sud du Yémen, où les forces mandataires des Émirats arabes unis sont au contrôle, les forces de sécurité affiliées aux autorités du Conseil de transition du Sud soutenus par les Émirats arabes unis auraient utilisé une force inutile et disproportionnée contre les manifestants qui protestaient contre la détérioration des conditions de vie et le manque de services publics.
Le 15 septembre, les forces de l'ordre de plusieurs quartiers d'Aden ont utilisé des balles réelles pour disperser les manifestants et deux personnes, dont des enfants, ont été abattues et d'autres ont été blessées après que la police a ouvert le feu sans discernement.
Lors d'un autre incident inquiétant survenu le 8 septembre, le jeune Abdul Malik al-Sayani, qui venait de rentrer des États-Unis au Yémen, a été volé puis abattu à un poste de contrôle mis en place par une unité du Conseil de transition du Sud au gouvernorat de Lahj .
Alkarama a documenté de nombreux cas d'enlèvements, de disparitions forcées et d'assassinats dans les zones appartenant aux forces du Conseil de transition soutenues par les Émirats arabes unis.
La Commission a réaffirmé que tout conflit armé, ou tout état d'urgence ou couvre-feu déclaré, ne libère pas les gouvernements ou les autorités de facto de leurs obligations en vertu du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire.