Dans une déclaration commune, les experts des droits de l'homme des Nations Unies ont condamné l'expulsion forcée de familles palestiniennes de leurs maisons dans les quartiers de Sheikh Jarrah et de Silwan à Jérusalem-Est occupée, et ont estimé qu'il s'agissait de l'étincelle qui a allumé la mèche d'une guerre totale.
Les experts ont appelé à l'engagement d'un processus de négociation crédible visant à instaurer une paix durable dans le cadre du droit international et à mettre fin à l'occupation des terres palestiniennes, aux expulsions forcées, aux démolitions de maisons, aux déplacements arbitraires, aux transferts illégaux de populations et à la construction de colonies illégales dans les territoires occupés.
Dans cette déclaration, ils ont appelé à s'attaquer à la discrimination et à l'apartheid dont souffrent les résidents des territoires occupés ainsi que de nombreux citoyens palestiniens à l'intérieur d'Israël, notamment en matière d'éducation, de logement, de liberté de mouvement et de choix de résidence.
Auparavant, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, avait appelé au strict respect du droit international et à la conduite d'enquêtes indépendantes, transparentes et approfondies sur toutes les allégations de violations du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire.
Des sources médicales palestiniennes ont fait état d'une augmentation du nombre de victimes de la dernière attaque de l'occupation dans la bande de Gaza, qui s'élève à 232 civils, dont 65 enfants, 39 femmes et 17 personnes âgées, en plus de plus de 1710 blessés, et de la destruction massive de maisons et de biens civils.
Dans ce contexte, la Haut Commissaire a exprimé ses préoccupations quant au fait que "certaines des attaques lancées par l'armée israélienne, visant des zones densément peuplées et des biens civils, ne remplissent pas, en vertu du droit humanitaire international, les conditions nécessaires pour être considérées comme des objectifs militaires." Bachelet ajouta : "Le non-respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des opérations militaires constitue une violation grave du droit international humanitaire et peut constituer des crimes de guerre".
Activité d'Alkarama
Le 23 juillet 2019, Alkarama a écrit au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 et au Rapporteur spécial sur le logement convenable, leur demandant d'exhorter les autorités israéliennes à cesser immédiatement la démolition des maisons palestiniennes.
Alkarama a averti que les démolitions de maisons représentent une violation flagrante du droit à un logement adéquat stipulé dans l'article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que dans l'article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, tous deux ratifiés par Israël en 1991 et applicables dans les Territoires palestiniens occupés, conformément à la jurisprudence internationale.
Dans son message, Alkarama a exhorté les deux experts de l'ONU à agir de toute urgence, car ce processus de démolition a laissé les résidents des bâtiments détruits sans abri et expose les autres personnes vivant dans cette zone au risque de déplacement forcé. Cette situation est conforme à un schéma bien établi de démolitions de maisons qui sont systématiquement effectuées par les autorités d'occupation israéliennes contre les Palestiniens de manière non déclarée d'un changement démographique dans la région.