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Le 12 mai 2014, M. Maarouf Ould Al Hiba, 33 ans, s'éteignait alors qu'il était détenu depuis 2011 au secret dans la base militaire de Salah Eddine, au Nord de la Mauritanie. Les circonstances autour de son décès restent floues, et le peu d'informations disponible sur la nature et le statut de ce lieu de détention constituent un sujet de préoccupation supplémentaire pour Alkarama.

Les sources officielles affirment que Maarouf serait décédé des suites de complications médicales, lui qui souffrait depuis plusieurs années de calculs rénaux. Pour autant, ces complications n'avaient pas menées les autorités à réagir et à lui apporter les soins nécessaires malgré les demandes des chirurgiens qui l'avaient opéré en 2012. Au contraire, les autorités ont laissé son état de santé se dégrader, jusqu'à causer son décès.

Maarouf était auparavant détenu dans la prison centrale de Nouakchott. Cependant, dans la nuit du 23 mai 2011, il avait été enlevé en compagnie de treize autres détenus et emmené vers une destination inconnue. Les nombreuses demandes des familles et de la communauté internationale resteront longtemps sans effet, avant que les autorités mauritaniennes ne reconnaissent officiellement les détenir au secret, justifiant vaguement ce transfert par des motifs de sécurité.

Parmi les treize autres détenus, trois d'entre eux ont dû être transférés récemment à la prison centrale de Nouakchott car leur état de santé s'était gravement détérioré en raison de conditions de détention particulièrement inhumaine. Cependant, aucune information n'a filtré sur l'état des autres détenus de la base militaire Salah Eddine, laissant leurs familles dans l'inquiétude. D'autant plus que des témoignages ont fait état de torture et de mauvais traitements dans cette base, en plus de conditions de détention déplorables.

C'est en ce sens qu'Alkarama a saisi les organes compétents des Nations Unies afin qu'elles appellent les autorités mauritaniennes à mettre un terme aux graves violations de leurs obligations internationales et notamment à la pratique de la détention secrète, et à mener une enquête impartiale sur les causes du décès de Maarouf.