MAROC : Prochainement devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Morocco_27th Session of Universal Periodic Review

La situation des droits de l’homme au Maroc sera examinée pour la quatrième fois dans le cadre de son prochain examen périodique universel par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies prévu entre le 2 et le 18 Novembre 2022 à Genève.

Mécanisme unique du Conseil des droit de l’homme qui a pour objectif d’améliorer la situation des droits de l’homme dans chacun des États membres des Nations Unies, l’examen périodique universel permettra à l’État marocain de présenter les mesures adoptées en vue de respecter ses engagements internationaux.

A cette occasion, Alkarama a soumis, le 31 mars 2022, son rapport relatif à la situation des droits de l’homme dans le pays et a exprimé ses principales préoccupations en formulant ses recommandations.

Le Maroc, examiné pour la 4ème fois

Le Maroc avait connu une évolution tangible en matière de protection et de promotion des droits de l’homme au cours des années ayant suivies l’amendement de la Constitution en 2011. Cependant, tel que souligné par Alkarama dans son rapport, l’adoption récente de plusieurs textes législatifs liberticides et la répression du mouvement social du Rif (« Hirak ») ont mis à mal les efforts en matière des droits de l’homme.

La répression du mouvement de contestation pacifique du Hirak dans le nord du pays a été suivie par l’arrestation de plusieurs journalistes, de manifestants et d’activistes. Alors que certains d’entre eux se sont vues accordés une grâce royale ou ont été remis en liberté, d’autres ont été poursuivis pour des infractions qualifiées d’ « atteinte à la sécurité de l’État » et ont été condamnés à de lourde peines de prison à l’issue de procès inéquitables.

En dépit des recommandations formulées lors des précédents examens périodiques, Alkarama a pu relever que les atteintes aux libertés fondamentales se sont poursuives dans le pays. A titre d’exemple et en ce qui concerne la liberté d’expression, 170 journalistes ont été arrêtés ou poursuivis au cours de la seule année 2021, sous différents prétextes dont l’« atteinte à l’intégrité territoriale » uniquement pour des propos relatifs notamment au statut du Sahara occidental. Le classement du Maroc au 136ème rang mondial -contre 133ème en 2020- de la liberté de la presse en 2021 met en évidence la régression des libertés dans le pays.

Le rapport d’Alkarama démontre que quatre ans après le dernier examen périodique, des manquements importants et des violations récurrentes des droits de l’homme persistent au Maroc.