Libye : La disparition forcée de Faraj Abdullah Al Daguel devant le Groupe de travail de l’ONU

Faraj AL DAGUEL_Photo

Le 20 juillet 2023, Alkarama a adressé un appel urgent au Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées concernant le cas de Faraj Abdullah Al Daguel, disparu depuis son arrestation par un groupe de militaires le 1er novembre 2022 à Sabha (sud-ouest, Libye). 

Disparition à la suite de son arrestation 

Selon plusieurs témoins, Al Daguel a été arrêté à huit heures du matin, alors qu’il se trouvait au niveau du poste de contrôle dit "Porte Al Salita" situé sur la route de Sabha, par un groupe de militaires agissant sous le contrôle du dénommé "Muhammad Boumarfoua" affilié à la brigade Tariq bin Ziyad, dirigée par Saddam Haftar, le fils du général Khalifa Haftar. 

Alors qu’aucun mandat ne lui a été présenté et sans même avoir été informé des raisons de son arrestation, Al Daguel a été emmené de force vers une destination inconnue. 

Par crainte de représailles de la part de la brigade Tariq bin Ziyad, qui étend son contrôle sur la région, la famille d’Al Daguel n'a pu déposer de plainte concernant sa disparition. 

Violation des droits de l’homme et préoccupations de l’ONU 

Mandatée par la famille, Alkarama s’est donc adressée en urgence au Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées afin d’aider sa famille à faire la lumière sur le sort qui lui a été réservé et sur le lieu où il se trouve. 

Alors que des milliers de familles libyennes attendent encore des réponses de la part des autorités, Alkarama continue de documenter des violations de droits de l’homme en s’adressant aux différents mécanismes des Nations Unies ainsi qu’à la Mission indépendante d’établissement des faits des Nations Unies sur la Libye (MANUL). 

Récemment, la MANUL avait exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation des droits humains dans le pays concluant qu’il y avait des raisons de croire que l’État, les forces de sécurité et les milices armées ont commis un large éventail de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. 

En ce qui concerne les cas de détention arbitraire, la MANUL avait indiqué que, contrairement aux affirmations du gouvernement, les éléments de preuve recueillis laissent à penser que le nombre réel de personnes détenues arbitrairement s’élève à bien plus que 18 523 détenus. 

Au cours des dernières années, Alkarama a continué de soumettre des cas de privation arbitraire de liberté en s’adressant notamment au Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires. Si certains des détenus ont été libérés à la suite des Avis rendus par les experts onusiens, d’autres sont toujours maintenus en détention en violation totale du droit international.