Égypte - Rawda, une jeune étudiante victime de tortures et d’abus sexuels

Le 1er octobre 2014, Alkarama a saisi les procédures spéciales des Nations Unies d'un appel urgent sur la situation de Rawda Jamal Abd Al Azzem, une étudiante de 18 ans, arrêtée par la police égyptienne le 28 décembre 2013, à Nasr City.

Alors qu'elle rentrait chez elle après une visite familiale, un agent de police l'a interpellée dans la rue et fouillée de manière humiliante ; devant ses protestations, il l'a conduite au poste de police de Nasr City et accusé d'avoir participé à une « manifestation illégale ». C'est ainsi que la jeune étudiante s'est retrouvée, comme des milliers d'autres égyptiens, prise dans l'engrenage de la répression établi par la loi liberticide sur les manifestations.

Dans son témoignage, la jeune étudiante rapporte avoir été insultée, humiliée et menacée d'être violée par les officiers de police de Nasr City dont l'un lui a même déclaré qu'elle « serait enceinte » avant de sortir du poste de police. Préoccupés par sa détention injustifiée, son avocat et ses proches ont envoyé plusieurs télégrammes au ministère public avant de déposer une plainte devant le Procureur Général pour arrestation et détention illégale, plainte restée sans suite.

Rawda Al Azzem a ensuite été transférée au siège des forces de sécurité où son calvaire a continué : insultée, humiliée et menacée de viol, elle a été obligée de rester debout, sans sommeil toute la nuit dans sa cellule que ses tortionnaires avaient inondé d'eau nauséabonde.

Transférée à la prison d'Al Qanater trois jours plus tard elle est encore restée détenue au secret pendant 11 jours consécutifs. Elle a témoigné avoir encore été harcelée par le personnel de la prison dès son arrivée, d'avoir été victime d'abus sexuels et d'avoir été forcée de subir des tests de virginité humiliants.

La jeune étudiante refuse cependant de se taire et de se plier à la volonté de ses tortionnaires ; elle proteste ouvertement contre les traitements inhumains et dégradants dont elle est victime ; en représailles elle est de nouveau transférée au centre de détention disciplinaire de Banha le 11 juin 2014.

Sa famille n'est plus autorisée à lui rendre visite depuis le 11 août 2014 ; à leur dernière visite ses parents rapportent l'avoir trouvée très affectée psychologiquement et craint que leur fille ne continue à subir les mêmes traitements au cours de sa détention dans ce centre sans possibilité de contact avec le monde extérieur.

Alkarama a adressé un appel urgent aux procédures spéciales des Nations Unies pour les appeler à demander aux autorités égyptiennes de libérer immédiatement Rawda Jamal Abd Al Azzem et qu'en tout état de cause sa famille soit autorisée à lui rendre visite immédiatement.

Il est également important que les Nations Unies rappellent aux autorités égyptiennes leurs obligations et engagements internationaux et leur demandent de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la violence contre les femmes en cours dans ce pays, en particulier dans les centres de détention.

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