Égypte: détention arbitraire d'une personne âgée handicapée

Le 17 septembre 2014, Alkarama a adressé un appel urgent au Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à la santé pour demander aux autorités égyptiennes d'accorder à Ibrahim Hassan Mohamed Asuhaimi, un homme de 72 ans en détention arbitraire, l'attention médicale immédiate que son état nécessite.

Asuhaimi a été arrêté à son domicile par une patrouille conjointe de la police et de l'armée le 1er août 2013, et a été amené au poste de police de Montazah, pour avoir présumément participé à une « manifestation illégale » le 26 juillet 2013; avoir « causé des dommages et commis des actes délibérés d'incendie dans des bâtiments publics »; et pour «affiliation à un groupe illégal ». Asuhaimi a exprimé son indignation devant les faits présentés, plaidant qu'avec son handicap qui l'empêche de se déplacer sans l'aide d'une chaise roulante, il ne pouvait être coupable des fautes dont il était accusé.

Le procureur a cependant ordonné sa détention dans la prison Burj Al Arab àAlexandrie, où il est maintenu en détention depuis lors. Sur la base du code de procédure pénal égyptien, sa détention a été sans cesse renouvelée, sans aucun motif, jusqu'au 20 août 2014, date qui était fixée pour son procès, jusqu'à ce que le juge prenne la décision de reporter son procès jusqu'à nouvel ordre.

En plus de son handicap, Asuhaimi souffre de diabète et de problèmes cardiaques, un état de santé qui requerrait normalement une hospitalisation, ou tout au moins, des visites régulières d'un médecin. Cependant, et malgré de nombreux appels de ses avocats, les autorités ont constamment refusé ce droit à Asuhaimi. En détention depuis déjà plus d'un an, Asuahimi coure un risque élevé de crise cardiaque, un risque aggravé par les allégations de mauvais traitements auquel il rapporte avoir été soumis.

« La détention d'Asuhaimi est un exemple flagrant de l'utilisation abusive de la détention arbitraire en Égypte », déclare Ahmed Mefreh, Représentant d'Alkarama pour l'Égypte. « Les gens sont arrêtés sur des accusations forgées de toutes pièces, ce qui est particulièrement frappant dans ce cas, lorsque l'on regarde les accusations portées contre Asuhaimi à la lumière de son état de santé. Si une telle situation se produit, c'est parce que les personnes chargées de l'enquête sont aussi celles qui fabriquent ces charges », conclut-il.

Au vu des informations fournies ci-dessus, Alkarama a adressé un appel urgent au Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à la santé pour demander aux autorités égyptiennes de le libérer immédiatement. Les autorités égyptiennes doivent mettre fin à l'usage croissant de la pratique de la détention arbitraire et profiter de l'adoption prochaine de l'amendement de la loi sur les prisons, pour assurer la mise en œuvre de l'Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus de l'ONU.

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