Égypte : 15 personnes détenues arbitrairement pour avoir exprimé leurs opinions

Le 14 juillet 2014, la police a arrêté 15 personnes au cours d'une violente dispersion d'une manifestation pacifique à Al Fayoum. Détenus au poste de police de Badar Al Fayoum depuis leur arrestation, ils disent aussi avoir été soumis à la torture et aux mauvais traitements.

Alors qu'ils manifestaient pacifiquement avec des centaines d'autres personnes pour protester contre les politiques de la nouvelle présidence, la police est intervenue brutalement et sans avertissement, en tirant des gaz lacrymogènes et des chevrotines pour disperser la foule. Craignant une escalade de la violence, les 15 hommes se sont enfuis du boulevard principal et ont trouvé refuge dans un petit magasin, où ils ont tous été arrêtés sans raison légitime.

Âgés entre 18 et 48 ans, Messieurs Tahir Hassanain Hussain Moussa, Saeed Abdalwahab Mahmoud Abdaljawad, Hajadj Joumaa Sanhabi Hassan, Mahmoud Aboubakr Ali Ahmed, Driss Hamdi Mohamed Khalaf, Anas Nabil Hussain Riyad, Mohamed Mahmoud Mohamed Mohamed, Adil Jamal Shaaban, Mountassir Mahdi Mahdi Mohamed, Eid Shaabane Alsayed Abdalbari, Omar Saeed Alwani, Bilal Sayed Qurani, Mahmoud Abdalsatar Abdulaziz, Youssouf Eid Sayed Abdallah et Salah Moustapha Joumaa Ashour ont été présentés au procureur qui les a immédiatement accusé de « manifester sans autorisation », de « menace à l'ordre public » et d'« appartenance à un groupe illégal », des charges généralement retenues contre les opposants politiques sous la loi restrictive de 2013 sur les manifestations. Par ailleurs, sous prétexte que des enquêtes seraient toujours en cours, ils sont à risque de voir leur détention renouvelée continuellement par le bureau du procureur, comme le permet le Code de procédure criminel égyptien.

Pour Alkarama, leur détention constitue un cas évident de détention arbitraire, en particulier étant donné que le droit de manifester pacifiquement et d'exprimer leurs opinions est garanti par les articles 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel l'Égypte a adhéré; étant donné que ces individus n'auraient pas pu ne représenter une « menace à l'ordre public » dans le magasin où ils avaient trouvé refuge; et étant donné que le prétexte pour renouveler leur détention constitue une violation de l'article 9 du Pacte. Par ailleurs, les 15 individus déclarent avoir été soumis, non seulement à des agressions verbales et physiques au cours de leur arrestation, mais à la torture et aux mauvais traitements dans leur lieu de détention, y inclus des chocs électriques.

Craignant qu'ils ne soient soumis à de nouvelles tortures ou mauvais traitements, Alkarama a adressé une communication au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, pour qu'ils demandent aux autorités égyptiennes de libérer immédiatement les personnes susmentionnées. Les autorités égyptiennes devraient se rappeler de leurs obligations internationales et mettre un terme aux violations flagrantes et continues des droits de l'homme dans ce pays, y compris la dispersion systématique et la répression souvent violente des manifestations pacifiques.

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