Djibouti: Les détentions arbitraires continuent malgré la libération de certains mineurs

Les détentions arbitraires continuent malgré la libération de certains mineurs

Alkarama et la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) appellent à nouveau les autorités djiboutiennes à libérer les opposants arrêtés au cours des derniers mois et détenus arbitrairement depuis. Alors que la justice a fait droit à la demande de relaxe des cinq mineurs détenus depuis leurs arrestations début novembre, de nombreuses personnes − dont Mahamoud Guedi Moussa − restent détenues à ce jour pour avoir exprimé leur opposition à un quatrième mandat consécutif du président actuel.

Le 12 novembre 2015, Alkarama et la LDDH avaient sollicité le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d'association (RS RPA) d'un appel urgent concernant les dizaines d'arrestations effectuées contre des opposants réels et supposés au quatrième mandat du président, comprenant de nombreux mineurs.

Ces derniers au regard du droit djiboutien n'auraient pas du être placés en garde-à-vue et c'est donc à juste titre que Mohamed Guireh Guelleh, Hamze Mohamed Fod, Aptidon Ayanleh Osman, Abdourachid Houssein Farah et Mohamed Aden Ahmed, âgés entre 13 et 15 ans ont été relaxés le 16 novembre par la justice djiboutienne après plusieurs jours de détention arbitraire au cours desquelles ils ont été privés de leur droit à l'assistance à un avocat et de pouvoir recevoir des visites de leurs familles.

Mahamoud Guedi Moussa, un membre du Mouvement des jeunes de l'opposition (MJO) violemment arrêté à son domicile le 2 novembre 2015 a, quant à lui, comparu pour jugement le 15 novembre, mais le juge a finalement arbitrairement repoussé son délibéré au 22 novembre, une pratique inédite dans un cas de flagrance. Poursuivi pour avoir manifesté pacifiquement son opposition envers les autorités, il avait été battu à son arrestation et reste privé du droit à un médecin et de visites à ce jour.

Alkarama et la LDDH ont aussi reçu des informations selon lesquelles les jeunes lycéens d'Ali Sabieh arrêtés le 8 novembre − Hamza Mahamed Robleh, Ainan Absieh Omar, Apditon Omar Aden, Ali Daher Abdillah, Aden Djama Robleh, Abdo Sougueh Kalab et Yacin Mahamoud Omar − auraient bénéficié d'une décision de relaxe qui resterait inappliquée à ce jour par les autorités. Détenus arbitrairement à la prison de Gabode dans des conditions difficiles, ils n'ont pas pu voir leurs familles ni leur avocat, Me Zakaria Abdillahi Ali.

Alkarama et la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) s'alarment de la situation actuelle à Djibouti et appellent les autorités à cesser leurs opérations d'intimidation et d'arrestations à l'encontre des opposants et de la société civile et de permettre un dialogue transparent et démocratique dans le pays en vue des élections présidentielles. Les deux organisations invitent donc à nouveau les autorités à libérer les personnes susmentionnées et à garantir que l'opposition puisse librement s'exprimer à Djibouti.

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