Youssef Shedaheh et Ibrahim Khadr, deux étudiants libanais de 27 ans arrivés à Médine en 2005 pour étudier à l'Université islamique, auraient pu avoir leur diplôme en droit islamique à l'heure qu'il est. Arrêtés tous deux en juin 2007 à douze jours d'intervalle sur le campus de l'Université de Médine par les services de renseignement saoudiens (Mabahith) sans aucune explication, Youssef et Ibrahim sont détenus depuis plus de quatre ans en-dehors de toute procédure légale.
Après son arrestation le 1er juin 2007, Youssef Shedaheh a disparu pendant une année sans que sa famille n'ait la moindre nouvelle de lui. Ce n'est qu'en juin 2008 qu'iil a été autorisé pour la première fois à appeler ses proches depuis la prison. Arrêté douze jours après Youssef, Ibrahim Khadr a lui aussi disparu pendant plusieurs mois. Depuis leur arrestation, ils ont été transférés de prison en prison, de Médine à Asir, dans le sud du pays. Aujourd'hui détenus respectivement dans les prisons d'Abha et de Riyad où ils ont été transférés il y a quatre mois, les étudiants souffrent actuellement de diverses pathologies: Youssef a presque perdu l'usage de son oeil gauche et Ibrahim a de très grandes difficultés d'élocution après avoir subi il y a un an une intervention chirugicale sur ses cordes vocales qui s'est mal déroulée. Tous deux n'ont bénéficié d'aucun suivi médical.
Les deux étudiants n'ont toujours pas été présentés devant un juge et ignorent à ce jour les raisons de leur détention. Les familles Shedaheh et Khadr ont tenté de contacter le ministère des Affaires Etrangères saoudien et l'ambassade du Liban en Arabie saoudite pour obtenir des informations plus précises sur leurs fils détenus. Selon la famille d'Ibrahim Khadr, l'ambassade aurait été informée de la situation de M. Khadr le 17 août 2009 et aurait ensuite contacté le ministère des Affaires Etrangères saoudien, lequel lui a confirmé en date du 10 avril 2010 la détention d'Ibrahim depuis le 12 juin 2007 et a déclaré qu'il aurait été arrêté pour ses prétendues relations avec un groupe suspecté d'activités terroristes. L'ambassade a toutefois refusé de transmettre à la famille d'Ibrahim une copie de ces déclarations du ministère qui se serait en outre engagé à obtenir la libération du jeune étudiant dans un délai raisonnable.
A ce jour, les deux étudiants libanais n'ont toujours pas été jugés, ni libérés; ce qui constitue de toute évidence une violation des législations nationale et internationale des droits de l'homme.
Alkarama a soumis leur cas aujourd'hui au Groupe de travail sur la détention arbitraire afin qu'il intervienne auprès des autorités saoudiennes pour qu'elles ordonnent leur libération ou qu'elles les placent sous la protection de la loi.