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Le Dr. Saud Mukhtar Al-Hashimi et les huit autres personnalités arrêtées avec lui le 2 février 2007 par les services de renseignements (Mabahith) à Jeddah ont été transférés hier à la prison de Riyad.

Les familles des détenus ont reçu des appels téléphoniques des services de renseignement les informant de ce transfert sans plus de détails.

De tels transferts de détenus vers la capitale sont généralement motivés par la volonté des autorités de les déferrer devant un  tribunal d'exception pour leur faire notifier des condamnations pénales après une audience expéditive et secrète, souvent, sans même donner la possibilité à l'accusé de connaître le motif de sa condamnation.

Le Dr. Saud Mukhtar Al-Hashimi, docteur en médecine, âgé de 47 ans, connu dans son pays et dans le monde arabe pour son engagement pour la défense des libertés civiles et politiques et pour ses prises de position courageuses en faveur du peuple palestinien, avait été arrêté sans mandat de justice et sans connaître les motifs de cette mesure.

Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU qui avait été saisi par Alkarama le 14 février 2007 de ces cas avait considéré dans son Avis rendu le 28 novembre 2007 que la détention du Dr Al-Hashimi et des huit personnalités arrêtées avec lui, Me Sulaiman Al-Rashoudi, Me Essam Al-Basrawy, le Dr Abdulrahman Al-Shumairi, le Dr Abdulaziz Al-Khuraiji, Mr Abdulrahman Sadeq Khan, Mr Al-Sharif Seif Al-Dine Shahine, Mr Mohammed Hasan Al-Qurashi, et le Dr Moussa Al-Qarni, était arbitraire  et constituait notamment une violation des articles 9, 19 et 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Le gouvernement d'Arabie Saoudite n'ayant donné aucune suite aux recommandations de l'organe onusien d'avoir à se mettre en conformité avec la loi, notre Organisation l'a de nouveau  saisi pour l'informer le 14 juillet 2009 et  lui demander d'intervenir une nouvelle fois auprès des autorités saoudiennes.

Le Comité contre la torture des Nations unies, qui doit prochainement examiner le deuxième rapport périodique de l'Arabie Saoudite,  a pour sa part, demandé à l'Etat partie des renseignements spécifiques sur la situation de certains détenus parmi lesquels le Dr Al Hashimi.

Alkarama appelle de nouveau les autorités d'Arabie Saoudite à libérer les 9 détenus d'opinion en rappelant qu'ils n'ont jamais été présentés depuis leur arrestation,  il y a aujourd'hui près de trois années, à une autorité judiciaire quelconque pour se voir notifier des accusations ou des charges de nature pénale.

Notre organisation rappelle également que le Dr Al Hashimi et ses compagnons  ont été traités dès leur arrestation par les autorités comme des détenus politiques, celles-ci ayant tenté de négocier avec eux pour les amener changer d'attitude sur des questions politiques ;  certains d'entre eux ont fait l'objet de mesures d'assignation à résidence.  Ils ne peuvent de ce fait faire l'objet d'une procédure de jugement sans avoir au préalable fait l'objet d'aucune mesure juridique et doivent par conséquent être libérés.