Aller au contenu principal

Une violente répression s'abat sur les manifestants pacifiques au Yémen depuis le début du mouvement réclamant la démission du Président Saleh le 26 janvier 2011.

C'est à quelques pas de la place Tahrir où ont débuté les manifestations du 25 janvier 2011 qu'Abderahman Fares, 30 ans, et quatre de ses amis qui avaient comme lui activement participé à la révolution, ont été arrêtés par des militaires le 1er février 2011.
Extraits de force de leur véhicule, les cinq hommes sont immédiatement emmenés dans les locaux des Services de sécurité, ils seront victimes de graves tortures. Violemment battu et torturé à l'électricité pendant son interrogatoire, M. Fares sera notamment questionné sur l'organisation des manifestations et sur ses dirigeants.

malik_medjnoune
Accusé sans preuves de l'assassinat du chanteur Lounès Matoub, Malik Medjnoune est détenu arbitrairement depuis 1999 et demeure sans procès à ce jour.

Pour la première fois depuis le début des événements le 15 mars 2011, la vague de répression touche Salamiya, ville à majorité alaouite de l’Ouest de la Syrie. Alkarama a ainsi reçu confirmation de 30 cas d’arrestation, soumis le 11 mai 2011 au Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression. Parmi les personnes arrêtées se trouve un homme âgé de 70 ans, Hassan Zahra, ancien prisonnier politique et président du parti interdit d’opposition socialiste.

De nombreux corps présentant des traces de torture ont été découverts le 16 mai 2011 dans trois fosses communes à Daraa, où l'armée est entrée le mois dernier pour réprimer les manifestations pacifiques.

C’est depuis le 1e mai 2011 et après avoir répondu à une convocation des services saoudiens d’enquête criminelle (CIS) que Fadhel Makki Al-Manasif, défenseur des droits de l’homme âgé de 25 ans, est détenu arbitrairement. Immédiatement arrêté dès son arrivée dans les locaux des services de sécurité il a fait l’objet de mauvais traitements et s’est vu menotté et ligoté.Il a ensuite été emmené successivement dans les centres de police d’Al-Awamieh et de Kutaief, avant d’être transféré vers la prison d’Al-Tabakh le lendemain où il est depuis détenu au secret.

Mme Doha Aboutabit, arrêtée le 3 décembre 2009, est détenue à la prison de  Salé. Lors du mouvement de révolte du 16 mai 2011 dans la prison, les forces de sécurité ont fait usage d'armes à feu blessant de nombreux prisonniers. Bien qu'épargné par ces événements, le quartier des femmes a pourtant été investi par les agents. Mme Aboutabit a subi de tels sévices qu'il est à craindre qu'elle n'ait des membres fracturés. L'administration de la prison refuse de la faire examiner.

Accusés d’ « inciter à protester et à répéter des slogans minant la réputation de l’Etat », 27 manifestants ont encore été arrêtés à Daraa le 2 mai 2011 et déférés au procureur général en application du décret

Entre le 9 avril et le 2 mai 2011, 716 arrestations ont été confirmées par les sources en Syrie de notre organisation qui a alerté les

procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Ce chiffre déjà inquiétant est cependant en deçà de la réalité d’après les ONG et les défenseurs des droits de l’homme syriens qui estiment n’avoir été en mesure de rapporter que 10% des cas effectifs.

 

C'est en arrivant à Damas le 29 avril 2011 pour un reportage sur les manifestations que Mme Dorothy Parvaz, journaliste à Al-Jazira, est arrêtée par les services de sécurité syriens avant même d'avoir pu quitter l'aéroport. Alkarama avait saisi le Rapporteur Spécial sur la Torture d'un appel urgent le 3 mai car nous craignions pour son intégrité physique, la torture étant pratique courante dans les prisons syriennes.