Alkarama exprime sa profonde déception face à l'échec des négociations concernant les victimes d’enlèvement et de disparition forcée au Yémen, tenues dans la capitale omanaise, Mascate, sous les auspices des Nations Unies. Parmi les disparus figure le politicien Mohammed Qahtan, enlevé à son domicile de Sanaa il y a neuf ans.
Alkarama réitère son appel aux autorités affiliées au groupe Houthi pour qu'elles libèrent Mohammed Qahtan ainsi que toutes les victimes de disparition forcée et qu'elles mettent fin aux politiques de répression, d'intimidation et de persécution exercées contre les militants, journalistes et travailleurs des organisations internationales.
Alkarama exhorte également les autorités gouvernementales reconnues à respecter leurs engagements en vertu du droit international des droits de l'homme, à mettre un terme aux souffrances des victimes de détention arbitraire et de disparition forcée dans les zones sous leur contrôle, et à éradiquer l'impunité à l’égard des violations des droits de l'homme.
L’envoyé spécial des Nations Unies au Yémen, M. Hans Grundberg, a déclaré dans un communiqué que les récentes négociations à Mascate avaient abouti à une avancée significative, les parties ayant convenu de la libération de Mohammed Qahtan, sans toutefois révéler son sort ni fixer de délai pour son retour auprès de sa famille.
Le groupe Houthi, se désignant sous le nom d’"Ansar Allah", continue d’exploiter les émotions de la famille du politicien yéménite, Mohammed Qahtan, en émettant des déclarations contradictoires sur sa situation, sans révéler son sort ni son lieu de détention, ni permettre à sa famille de le contacter, et ce, malgré les longues années de conflit dans le pays.
Mohammed Qahtan, politicien yéménite et leader du parti Al-Islah, a été enlevé le 4 avril 2015, par plus d’une dizaine d’hommes -vêtus de tenues civiles et militaires- affiliés à l'alliance Ali Saleh et aux Houthis, à son domicile à Sanaa puis emmené vers un lieu inconnu.
Activités d'Alkarama
En octobre 2015, Alkarama avait déjà adressé un appel urgent au groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires (GTDA), ainsi qu’un second appel au groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires des Nations Unies (GTDF), concernant le leader du parti Al-Islah, Mohammed Qahtan.
En avril 2023, Alkarama a de nouveau rappelé aux experts des droits de l'homme des Nations Unies l'affaire du politicien Qahtan, sollicitant la fin des souffrances de sa famille qui attend son retour depuis de nombreuses années.
Dans une communication adressée aux procédures spéciales des droits de l'homme des Nations Unies, Alkarama a exprimé sa déception face à l’omission de la situation de Qahtan lors des négociations entre les parties yéménites sous l’égide des Nations Unies, dans le cadre des efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre et à instaurer la paix au Yémen.
Dans une lettre antérieure adressée par la famille, et dont Alkarama a reçu une copie, les proches de Qahtan déclarent : "Nous sommes attristés par la persistance des Houthis à dissimuler notre père malgré son statut civil et les circonstances de son enlèvement, alors qu'il représentait un courant politique prônant des solutions pacifiques face à la guerre."
Alkarama partage l’inquiétude de la famille Qahtan, souligne la responsabilité des Houthis quant à sa vie et insiste sur la nécessité de le libérer et permettre son retour auprès de ses proches qui l’attendent depuis plus de neuf ans.