Yémen : Deuxième examen périodique universel du Yémen par le Conseil des droits de l’homme

YEM Houria Mashoor

La situation des droits de l’homme au Yémen a été examinée hier mercredi 29 janvier 2014 à Genève dans le cadre du deuxième cycle de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme. La délégation yéménite, dirigée par la ministre des Droits de l’homme Houria Mashoor, a pu à cette occasion présenter son rapport national et commenter les recommandations des Etats membres en matière de droits de l’homme.

Dans le cadre de la préparation de cet examen, Alkarama avait participé aux consultations organisées par le ministère des Droits de l’homme à Sana’a au cours de l’année 2013 et avait soumis le 29 novembre dernier un rapport alternatif contenant des recommandations au gouvernement yéménite. Ces recommandations ont été reprises dans la compilation des rapports alternatifs soumis par la société civile préparée par le Haut commissariat ; parmi lesquelles  figure la demande d’abrogation des lois d’impunité garanties à  tous les responsables des violations commises lors de la révolution populaire de 2011. Autre recommandation importante formulée par Alkarama reprise dans le document onusien : celle relative à la politique d’exécutions extrajudiciaires menée notamment par les forces américaines sur le territoire yéménite par l’usage de forces aériennes, de frappes de drones ainsi que de missiles de croisière.

Après avoir présenté le rapport national, Mme Mashoor a rappelé la phase de transition politique historique que traverse actuellement le pays et reconnu les défis qui restent encore à relever pour  améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.

 De nombreux États ont salué la conférence de dialogue national ainsi que le processus de transition politique lancés par les autorités yéménites. La majorité des interventions ont porté sur des thématiques telles que les droits des femmes, l’éducation, la liberté d’expression et la question de la justice transitionnelle. Les États-Unis ont, pour leur part, recommandé au Yémen de garantir la transparence du pouvoir judiciaire, d’entreprendre des poursuites à l’encontre des éléments ayant commis des violations à l’encontre des journalistes, et d’accroitre les mesures de protection à l’égard des enfants.

Toutefois, lors d’un événement parallèle organisé en marge de l’examen du Yémen, des représentants de la société civile yéménite ont reproché aux autorités de ne pas avoir les avoir suffisamment consulté dans le cadre de la préparation du rapport national. Ils ont également  souligné le manque de volonté politique de mettre en œuvre des recommandations acceptées par le Yémen lors du précédent Examen périodique universel, notamment celles relatives à la création de l’Institution nationale des droits de l’homme, et s’inquiètent de l’absence de volonté politique de poursuivre les responsables des violations commises durant la révolution de 2011.