YEMEN : ALKARAMA S’ADRESSE AU RAPPORTEUR SPECIAL SUR LA TORTURE CONCERNANT LA SITUATION DES JOURNALISTES

محنة الصحفيين اليمنيين

Le 23 décembre 2022, Alkarama a adressé un appel urgent au Rapporteur spécial sur la torture concernant la situation de Tawfiq Al Mansoori, Harith HAMID et Abdul Khaleq AMRAN, journalistes yéménites soumis à des actes de torture pendant leur détention dans la prison du camp central de sécurité de la capitale yéménite, Sanaa.

Les trois journalistes ont été enlevés le 9 juin 2015, à Sanaa, par les milices Houthis. Après avoir été détenus arbitrairement pendant près de cinq ans, dont une longue période au secret, ils ont finalement été condamnés à la peine de mort à l'issue d'un procès inéquitable.

Les actions d’Alkarama

Le 9 juin 2015, le cas des trois journalistes a été soumis par Alkarama pour la première fois au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Cependant, aucun d'entre eux n'a été libéré et, au contraire, tous ont été soumis à de graves tortures et forcés de signer des aveux qui ont été utilisés comme preuves dans leur procès et leur condamnation à mort. Bien qu'ils aient déclaré au juge qu'ils avaient été contraints de faire des aveux sous la torture, leurs déclarations ont été rejetées.

Après leur condamnation à mort, Alkarama s’est adressé en urgence au Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires préoccupés par le risque d'une exécution imminente de leur peine de mort.

Récemment, Alkarama a été informée par les familles qu’ils ont été soumis en prison à de graves tortures sous la supervision du chef du « Comité des prisonniers » affilié aux Houthis, un prénommé « Abdulqadir Al Murtada ».

Torturé en présence de « hauts responsables »

Au cours du mois d’août 2022, les trois journalistes ont été transférés dans des cellules d'isolement situées au rez-de-chaussée de la prison où ils ont été torturés en présence et sous la direction d'Abdulqadir Al Murtada, de son frère Abu Shihab Al Murtada et de son adjoint Abu Hussein.

Ils ont été totalement coupés du monde extérieur pendant 45 jours à l’issue desquels ils ont été ramenés dans une cellule collective. Tous portaient des traces de tortures sur différentes parties du corps et Tawfik Al Mansoori qui était le plus affecté avait également de nombreux points de suture sur la tête. Il a témoigné avoir été frappé à la tête jusqu'à ce que son crâne soit fracturé et qu'il ait dû subir une opération chirurgicale en urgence.

Préoccupée par la situation des victimes, Alkarama s’est adressée en urgence au Rapporteur spécial sur la torture afin de lui demander d’intervenir en urgence auprès des autorités de facto du Yémen pour les appeler à s'abstenir de toute forme de torture et de mauvais traitements à leur encontre et de les libérer immédiatement.