M. Oubeid Ould Imigine, M. Biram Ould Dah Ould Abeid M. Yacoub Diarra, M. Abidine Ould Maatala, M. Ahmed Hamdy Ould Hamar Vall, M. Leid Ould lemlih, M. Boumediane Ould Batta, tous défenseurs des droits de l'homme, militants de l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) ont été arrêtés le 29 avril 2012, pour avoir manifesté et brûlé en public des livres justifiant l'esclavage.
Pour protester contre la position de certains juristes qui justifient la pratique de l'esclavage en Mauritanie M. Ould Dah, président de l'IRA a brûlé en public leurs ouvrages controversés. Le lendemain, M. Ould Dah et 10 autres membres de son association présents lors de la manifestation ont été arrêtés par des agents des services de police à Nouakchott.
Quant à M. Ould Imijine, il a été arrêté juste après une interview donnée à la chaîne Al Arabiya, au cours de laquelle il a expliqué la portée symbolique du geste du président de l'IRA et appelé à l'abolition effective de l'esclavage en Mauritanie.
Toutes ces arrestations ont été effectuées sans mandat de justice et les victimes emmenées au commissariat de police de Tawaragh Zeina à Nouakchott où elles ont été sauvagement torturées et obligés de signer de faux aveux.
Le président de la République lui-même sous la pression de l'opinion publique a promis une sanction sévère contre ces actes à la suite de manifestations condamnant les actions des militants anti-esclavagistes, les considérants comme une atteinte à l'islam.
Aucune loi mauritanienne ne prévoit de sanction pénale pour de tels faits, M. Ould Imijine et les 6 autres militants ont donc été poursuivis d'« atteinte à la sureté de l'Etat» risquant ainsi d'encourir jusqu'à 30 ans d'emprisonnement et même la peine capitale pour M.Ould Dah.
Le 27 juin 2012, ils ont été présentés devant la cour criminelle de Nouakchott, laquelle a relevé cette grave violation de leurs droits et a décidé d'annuler les poursuites et de se dessaisir du dossier.
Le Parquet de Nouakchott a cependant refusé de les libérer en dépit de cette décision de justice, en violation de la législation interne et des obligations internationales de la Mauritanie en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Alkarama a soumis aujourd'hui leurs cas au Groupe de travail sur la détention arbitraire, lui demandant d'intervenir auprès des autorités mauritaniennes afin qu'elles respectent leurs obligations internationales et qu'elles libèrent les sept militants anti-esclavagistes détenus arbitrairement.