
Alkarama a informé le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires (WGEID) de la réapparition de plusieurs victimes de disparition forcée en Libye, dont les cas avaient été précédemment soumis par Alkarama. Ces victimes ont récemment été libérées par les autorités gouvernementales de plusieurs prisons secrètes auparavant contrôlées par des milices armées.
Parmi les cas signalés figure celui de M. Mare Salih Mohammed AL ARIFI, qui a été retrouvé avec plusieurs autres détenus dans la prison d’Al-Hadika, située près des palais présidentiels. Cette prison était auparavant sous le contrôle d’Abdul Ghani Belkacem Khalifa Al-Kikli, également connu sous le nom de Ghnewa Al-Kikli, lequel serait décédé dans des circonstances mystérieuses. Le cas de M. AL ARIFI est l’un des dizaines de cas impliquant des victimes de disparition forcée aux mains de milices armées en Libye.
Certaines de ces milices ont été intégrées de manière nominale aux institutions de l’État, mais ont continué à faire allégeance à des chefs de guerre, à commettre de graves violations des droits humains et à gérer des prisons privées échappant à la supervision du pouvoir judiciaire et du parquet.
Parmi ces milices figure la Brigade d’Abou Salim, fondée par Al-Kikli et plus tard intégrée à l’Appareil de soutien à la stabilité. Le 12 mai 2025, des affrontements armés ont éclaté, à la suite desquels les forces gouvernementales ont réussi à reprendre le contrôle de la zone d’Abou Salim, au sud de Tripoli, qui abrite le siège principal et la plupart des installations de l’Appareil de soutien à la stabilité. Les autorités ont confirmé que les forces gouvernementales poursuivent leurs efforts pour garantir une sécurité et une stabilité durables dans la capitale.
Alkarama réitère l’urgence de mettre fin aux violations des droits humains perpétrées par les milices armées, de réguler leur comportement et de veiller à ce que tous les lieux de détention soient placés sous la supervision du pouvoir judiciaire. Alkarama exprime son soutien à toutes les mesures gouvernementales qui s’alignent sur les recommandations formulées par elle-même et par d’autres organisations et instances de défense des droits humains. Ces mesures incluent les décisions récentes prises par le président du Conseil présidentiel visant à rétablir l’autorité de l’État, à faire respecter l’État de droit, à mettre fin aux abus des milices et à confier les responsabilités sécuritaires exclusivement aux institutions officielles de l’État — en priorité à la police et aux organes judiciaires compétents.
Ces décisions comprennent le transfert de la tutelle de l’Autorité de sécurité des installations et infrastructures au ministère de l’Intérieur, ainsi que la création d’un comité d’urgence chargé de surveiller la situation dans les prisons. Ce comité est présidé par le ministre de l’Intérieur et comprend le vice-ministre de la Justice et un représentant du Haut Conseil judiciaire. Il est chargé de surveiller les conditions dans les prisons et centres de détention, de garantir un traitement humain, de vérifier la légalité des arrestations et détentions, d’identifier les personnes détenues sans base légale ou pour lesquelles les ordres de libération n’ont pas été exécutés, et de soumettre un rapport détaillé au Conseil des ministres dans un délai de sept jours à compter du début de ses travaux.
Alkarama salue également l’engagement du Gouvernement d’unité nationale à renforcer les institutions de l’État, à promouvoir la justice et l’État de droit, et à garantir le respect des droits fondamentaux des citoyens.