Liban/Syrie : Expulsion imminente d'un réfugié syrien

Mise à jour: Youssef Al-Gantawi a été libéré le 12 juin dernier. Les services de la Sécurité générale lui ont donné 48 heures pour quitter définitivement le territoire.

Youssef Al-Ghantawi, réfugié syrien, a été arrêté dans la province de la Bekaa au Liban le 6 mai dernier, quelques jours après avoir franchi la frontière syro-libanaise. Le jeune homme de 21 ans est aujourd'hui détenu au centre de rétention de la Sûreté générale d'Adlieh à Beyrouth ; il risque d'être expulsé à tout moment. S'il est renvoyé en Syrie, il est vraisemblable qu'il soit torturé dans les geôles syriennes, tout comme d'autres réfugiés syriens expulsés du Liban.

Début mai 2012, Youssef Al-Ghantawi quittait Homs pour traverser la frontière syro-libanaise et se réfugier à Meshary Al-Qaa, dans la province de la Bekaa. A peine quelques jours plus tard, il a été arrêté par les services de renseignement de l'armée libanaise qui l'auraient emmené au centre de rétention de la Sûreté générale situé au rond-point d'Adlieh à Beyrouth. Etant donné que les personnes détenues dans ce centre sont dans l'attente d'être renvoyées vers leur pays d'origine, il est vraisemblable que l'expulsion du jeune réfugié syrien vers son pays d'origine est imminente.

Il y a des motifs sérieux de craindre pour son intégrité physique et mentale s'il est expulsé vers la Syrie au vu de la pratique systématique et généralisée de la torture par les autorités syriennes. Nos craintes sont d'autant plus fondées qu'il existe de nombreux cas de réfugiés syriens expulsés du Liban qui ont été torturés à leur retour. Certains d'entre eux sont actuellement détenus dans la Branche palestinienne du centre de détention des services de renseignement de l'Armée syrienne dans le quartier d'Al-Qazzaz à Damas où la torture y est pratiquée de manière systématique et les conditions de détention y sont inhumaines.

Alkarama a soumis en urgence le cas de Youssef Al-Ghantawi aujourd'hui aux procédures spéciales des Nations unies. Nous rappelons aux autorités libanaises qu'une expulsion du jeune réfugié syrien constituerait une violation de leurs obligations internationales en vertu de la Convention contre la torture et leur demandons instamment de mettre un terme à toutes les procédures engagées en vue de son expulsion.