Le monde arabe a traversé une autre année marquée par des conflits sanglants et de graves violations des droits humains. Parmi les plus marquants figurent les crimes de guerre et le génocide en cours commis par l'occupation israélienne contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza. Le conflit s'est également étendu au Liban, entraînant un nombre croissant de victimes civiles et une aggravation des conditions humanitaires. Parallèlement, on observe une absence flagrante de volonté internationale pour tenir les auteurs de ces actes responsables ou pour répondre aux violations du droit humanitaire international.
Le 10 décembre marque la Journée internationale des droits de l'homme, une commémoration en hommage à l'un des instruments juridiques mondiaux les plus fondamentaux : la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ce document fondamental codifie les droits inhérents et inaliénables auxquels chaque individu a droit, indépendamment de sa race, couleur, religion, sexe, langue, opinion politique ou autre, origine nationale ou sociale, propriété, naissance ou autre statut.
Palestine : Génocide en cours
Cette commémoration coïncide avec l'agression persistante de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza. Cela perdure malgré des manifestations mondiales et des décisions de la Cour internationale de justice, qui a ordonné des mesures provisoires dans le cadre de l'affaire portée par l'Afrique du Sud contre Israël concernant l'application de la Convention sur le génocide. En outre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël a commis des actes équivalant à un génocide à Gaza, entraînant la mort ou la blessure d'environ 150 000 Palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes. Plus de 11 000 personnes restent portées disparues au milieu d'une dévastation généralisée. Cela s'accompagne d'une famine qui a coûté la vie à des dizaines d'enfants et de personnes âgées, culminant dans l'une des crises humanitaires les plus graves au monde.
Syrie : Une nouvelle ère
En Syrie, un soulèvement populaire ces derniers jours a conduit à la chute du régime tyrannique de Bachar al-Assad après des décennies d'oppression et de violations. Des scènes déchirantes des pratiques du régime contre le peuple syrien ont émergé, alors que des milliers de détenus et de personnes disparues de force ont été libérés des prisons, bien qu'un grand nombre reste porté disparu. Si la chute du régime a mis fin à une ère sombre caractérisée par une répression sévère, le pays continue de faire face aux conséquences de longues années de dévastation.
La phase actuelle pose d'importants défis en matière de droits humains, notamment :
- La justice transitionnelle, qui exige de tenir les responsables de crimes et de violations pour responsables, de garantir l'absence d'impunité et d'assurer le droit des victimes à la justice;
- Le traitement des détenus et des personnes disparues de force;
- Le retour sûr des personnes déplacées et des réfugiés, en fournissant des conditions appropriées et sécurisées permettant à des millions de Syriens de rentrer chez eux dans la dignité;
- La reconstruction des institutions de l'État pour garantir les droits humains, la transparence et la justice.
À travers le monde arabe
Les graves violations des droits humains persistent, notamment la répression politique, les arrestations arbitraires et les procès inéquitables, le tout dans un contexte d'impunité généralisée. La chute du régime syrien constitue une leçon puissante pour les autres régimes autoritaires de la région arabe afin qu'ils répondent aux aspirations de leurs peuples, garantissent les droits civils et politiques, et abandonnent les politiques d'oppression, d'intimidation et de confiscation des libertés – en particulier le droit à la liberté d'opinion et d'expression.
Un appel à l'action
À cette occasion, Alkarama réitère son appel à la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour mettre fin à la répression en Palestine et garantir la responsabilité des crimes commis.
Alkarama appelle les gouvernements arabes à respecter les normes internationales des droits humains, à protéger la liberté d'expression et de réunion pacifique, et à libérer les prisonniers d'opinion, notamment en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Égypte, en Tunisie, au Soudan et en Algérie.
Alkarama souligne également le rôle essentiel des organisations des droits humains, les exhortant à intensifier leurs efforts pour surveiller et documenter les violations afin de traduire les auteurs en justice. En cette journée, Alkarama réaffirme son engagement indéfectible envers la défense des droits humains à travers le monde arabe, soulignant que la dignité humaine n'est pas un choix, mais un droit intrinsèque qui doit être respecté et protégé.