01 mar 2009
M. Al-Dainy est un député du Front pour le dialogue national, élu au parlement en mars 2006, au sein. Depuis son élection, il travaille activement pour la promotion et la protection des droits de l'homme pour tous les Irakiens, en particulier en faisant des enquêtes dans les prisons secrètes et illégales. Ses privilèges parlementaires lui permettent d'entrer dans ces lieux de détention. Il a été enlevé par des forces gouvernementales le 25 février et a disparu depuis.
Au cours de son activité comme membre du parlement, M. Al-Dainy a rassemblé un nombre impressionnant de témoignages de première main et des documents confidentiels concernant les conditions de détention en Irak, les prisons secrètes, les prisons illégales et les violations des droits humains.
M. Al-Dainy, invité par Alkarama, s'est rendu à Genève en Octobre 2008, dans le but d'informer le Haut Commissariat aux droits de l'homme, les ONG et autres organisations de la situation des droits humains en Irak. Il a fourni des informations confidentielles à Alkarama sur la situation des droits humains en Irak que nous avons transmises au Haut Commissariat et aux procédures spéciales, en début d'année 2009.
M. Al-Dainy était sur le point de mettre en place une organisation locale pour la défense et la protection des droits de l'homme en Irak afin de coopérer avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies et les organisations qu'il a rencontrées à Genève. Cette initiative se concrétisait en partenariat avec notre organisation.
Son engagement dans la dénonciation des violations des droits humains en Irak et sa récente visite à Genève en tant que défenseur des droits humains sont les raisons pour lesquelles les autorités poursuivent M. Al-Dainy et sa famille. Nous craignons pour sa sécurité d'autant plus que les autorités nient le retenir. Nous rappelons également que M. Al-Dainy a déjà été la cible de plusieurs tentatives d'assassinat, dont les auteurs n'ont jamais été identifiés.
Mars 2006 : M. Mohammad Al-Dainy est élu au Parlement irakien comme l'un des 11 membres du Front pour le dialogue national. Il se décrit comme un nationaliste et il est basé à Bagdad. Son épouse et sa fille et d'autres membres de la famille vivent en Jordanie.
Lorsqu'il a pris ses fonctions, M. Al-Dainy a considéré qu'une partie de sa fonction constitutionnelle était de surveiller les institutions du pays afin de s'assurer qu'elles agissent conformément à la loi et dans le respect des droits de l'homme. C'est pour cette raison qu'il a concentré son travail sur les prisons et les centres de détention en Irak.
M. Al-Dainy a été en mesure d'accéder à des informations confidentielles et des lieux de détention en raison de son statut de membre du Parlement. Pour avoir accès aux prisons "secrètes", il avait besoin de la protection de 50gardes du corps.
Depuis 2006, il a donc constaté de nombreuses violations des droits de l'homme et a entrepris des enquêtes sur les prisons secrètes en Irak. Il a interrogé des détenus, recueilli des images, et des documents confidentiels ponctuent ses enquêtes. Il a partagé ses découvertes avec les médias et les organisations internationales.
Onze membres de M. Al Dainy ont été tués au cours de l'année 2006 en raison du travail qu'il a accompli avec la découverte de la prison secrète de Dyalah.
12 avril 2007 : Lors d'un attentat suicide à la cafétéria du Parlement irakien, huit personnes sont tués, y compris un membre du parti de M. Al-Dainy, M. Mohammad Awad.
Mai 2007 : M. Al-Dainy se rend à Washington pour informer sur la situation politique en Irak, de son point de vue en tant que membre du Parlement. Il rencontre différents membres du Congrès.
Mi-2007 : BBC Channel 4 diffuse le documentaire "Irak: les escadrons de la mort " réalisé par Deborah Davies, Channel 4 (qui a remporté le prestigieux British Royal Television Society Award pour l'actualité internationale en 2007). Ce documentaire s'appuie sur des entrevues données par M. Al-Dainy ainsi que des informations confidentielles qu'il a fournies.
4 Septembre 2008 : Al Sharqiyya, chaîne de télévision irakienne qui couvre depuis des années les évènements en Irak, a diffusé en septembre un documentaire sur les droits de l'homme en Irak, y compris des images obtenues auprès de M. Al-Dainy provenant de son enquête dans les prisons secrètes et les atteintes aux droits humains contre les détenus. En conséquence, quatre membres du personnel à Al Sharqiyya ont été assassinés en Irak.
27-31 Octobre 2008 : En collaboration avec Alkarama et de l'Association des avocats arabes, M. Al-Dainy s'est rendu de Bagdad à Genève, pour transmettre les informations et les images qu'il a recueillies et qui montrent les violations flagrantes des droits humains commises en Irak par les forces de sécurité, notamment dans des situations de détention secrète.
M. Al Dainy a également relevé les dangers auxquels sont confrontés en Irak des membres du Parlement. Des parlementaires ont été persécutés pour leur travail indépendant, des membres de leurs familles ont été tués (comme Salah Al Akaly qui a perdu la vie, ou Saim Khardum dont le fils et le mari ont été tués) et certains ont perdu leur immunité (Nethal Al Lusi).
M. Al-Dainy a prévenu qu'il avait été la cible de 8 tentatives d'assassinat, et il existe de réelles craintes pour sa sécurité. La plus récente tentative d'assassinat a eu lieu en avril 2008, et deux de ses gardes du corps ont été tués. Pour cette raison, il s'entoure de 50 gardes du corps (les parlementaires irakiens paient généralement une équipe de 30 gardes du corps).
M. Al-Dainy a en outre exprimé la crainte qu'il puisse faire l'objet de fausses accusations en raison de son travail sur les droits humains, et que comme d'autres députés, il perde son immunité.
M. Al-Dainy s'est réuni avec le HCR, le CICR, les procédures spéciales au Haut-Commissariat, le bureau irakien et de nombreuses ONG internationales, dont Amnesty International. Il a également participé à une conférence de presse au Club suisse de la presse, et une réunion publique s'est tenue dans le centre de Genève.
Ces rencontres ont été très constructives, et à toutes les réunions, il a été convenu que les organisations concernées continueraient de travailler avec M. Al-Dainy dès son retour en Irak.
Un thème constant que M. Al Dainy a entendu au cours de ces réunions à Genève était que, malgré la présence de la mission UN en Irak (UNAMI) et de ses activités de surveillance et de rapport, les organisations qui travaillent en Irak ou au sujet de l'Irak se sentent incapables d'obtenir des informations sur ce qui se passe, et, plus important encore, elles sont incapables d'obtenir des données fiables et crédibles sur la situation quotidienne.
Parmi les informations confidentielles transmises par M. Al Dainy aux parties concernées à Genève figure le Rapport annuel pour 2007 rédigé par le ministère des droits de l'homme, qui n'a jamais été publié dans son intégralité. M. Al-Dainy a pu obtenir une copie qui révèle une image plus complète de l'étendue des violations des droits humains en Irak.
Janvier / Février 2009 : M. Riad Ibrahim Al-Dainy, neveu de M. Al-Dainy (qui travaille comme son garde du corps) et Khairallah Alaa al-Maliki, son chef de la sécurité, sont arrêtés par les forces gouvernementales, avec d'autres personnes.
22 Février 2009, dimanche : Quelques 3 mois après sa visite à Genève, M. Al-Dainy est accusé d'être lié à l'attentat suicide au Parlement irakien qui a eu lieu lors d'une conférence de presse du général Qassem Atta, porte-parole du commandement de la sécurité militaire de Bagdad.
Cette accusation est fondée sur une vidéo sur laquelle seraient enregistrées les " confessions " du neveu de M. Al-Dainy et chef de la sécurité, qui a été distribuée aux journalistes et à la télévision nationale par le Major-général.
M. Al-Dainy a réfuté ces accusations lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Al-Rashid. Les forces de sécurité entouraient l'hôtel Al-Rashid. M. Al Dainy a informé ALKARAMA qu'en raison de la confusion concernant le statut de son immunité parlementaire, il n'avait pas été arrêté à ce moment là. Il a également informé ALKARAMA que les "aveux" de son neveu et chef de la sécurité ont été obtenus sous la torture et il a déclaré publiquement: "[ces accusations], sont des fabrications ... Il est clair qu'ils [ses gardes du corps] avaient été torturés quand ils ont été présentés à la télévision ". (The Daily Star, le 26 Février 2009).
Il a été rapporté que le commandement de la sécurité militaire de Bagdad a fait une demande aux autorités judiciaires de lever l'immunité de M. Al-Dainy et de lui imposer une interdiction de voyager (source: The Daily Star, lundi 23 Février 2009 "Iraqi lawmaker denies bomb, murder allegations").
23 Février 2009, lundi : M. Al-Dainy donne une interview à Al-Sharqiya TV pour réfuter les allégations qui l'accusent et déclarer qu'il s'agit d'un acte de vengeance du gouvernement du Premier ministre Nuri al-Maliki en raison des critiques qu'il a exprimées à propos du traitement des prisonniers. (Media source: Alarabiya, lundi 23 Février 2009, "Iraqi lawmaker denies bomb, murder allegations").
M. Al-Dayni a déclaré que ses gardes du corps avaient été arrêtés par le gouvernement pour des raisons politiques, dans le but de faire pression sur lui. (CNN.com, le 22 Février 2009, "Lawmaker linked to attacks, Iraqi authorities say").
Qassim Moussawi, porte-parole militaire a pour sa part déclaré que les autorités attendent que les tribunaux émettent un mandat d'arrestation de M. Al-Dainy, suite à laquelle elles demanderont au Parlement de lever son immunité. (Media source: Alarabiya, lundi 23 Février 2009, "Iraqi lawmaker denies bomb, murder allegations").
M. Al-Dainy a confirmé à ALKARAMA qu' au moins 13 membres de son personnel et de la famille ont été arrêtés et que ses bureaux ont été perquisitionnés et saccagés par les forces de sécurité gouvernementales (aucun mandat n'a été présenté).
25 Février 2009, Mercredi : L'avion dans lequel M. Al-Dainy se rendait à Amman, en Jordanie, est été contraint de faire demi-tour, 30 minutes après le décollage. Il se rendait avec une délégation parlementaire en Jordanie.
Un officier des forces de sécurité en civil est monté à bord de l'avion, alors que trois autres, armés, se sont positionnés devant la porte de l'avion. M. Dainy a alors été sommé par l'officier en civil de le suivre. Les passagers, dont quatre députés et collègues de M. Dainy - Maysoon Al Damlouji, Ahmed Radi, Ali Alsajri, Assaad Al Issaoui – ont été témoins de cette interpellation. Deux députés, dont M. Alsajri, ont insisté pour accompagner M. Dainy.
Dans le bureau de l’officier, M. Dainy et ses deux collègues ont demandé à voir le mandat d’arrêt qui justifierait une telle interpellation. L’officier a alors répondu en colère qu’il agissait sur ordre direct de M. Maliki, premier ministre et que ce dernier avec donné des instructions au Procureur fédéral pour qu’il émette un mandat d’arrêt. Il les a informés qu’en attendant ce mandant, il avait reçu l’ordre d’empêcher M. Dainy de quitter l’Irak. Après une trentaine de minutes de discussions et vu que le mandat n’était toujours pas arrivé, l’officier a décidé de libérer M. Dainy et ses collègues en leur remettant leurs passeports.
M. Dainy, selon les témoignages recueillis par Alkarama, a alors quitté l’aéroport en compagnie de M. Alsajri, pris en charge par l’escorte de ce dernier. A environ cinq kilomètres de l’aéroport, M. Dainy a demandé au chauffeur de s’arrêter et a annoncé à M. Alsajri qu’il voulait descendre. M. Alsajri s’est étonné d’une telle demande : qu’est-ce qui pousserait M. Dainy à descendre sur l’autoroute, loin de toute agglomération. La réponse de M. Dainy a été claire : « s’ils me prennent, ils me tueront ! ».
Selon M. Alsajri, M. Dainy est alors descendu du véhicule qui a repris son chemin. Interrogé par Alkararma sur les chances de M. Dainy d’échapper aux contrôles de police dans cette région, la réponse de M. Alsajri a été claire : quasiment nulles. En effet, l’autoroute menant de l’aéroport à Bagdad est très surveillés par les forces gouvernementales irakiennes qui ont pris le contrôle officiellement de toute cette zone le 24 janvier 2009 des mains des forces de la coalition. Une dizaine de minutes plus tard, arrivé au point de contrôle principal à l’entrée de Bagdad,le convoi de M. Alsajri a été arrêté et son chauffeur et ses gardes du corps ont été arrêtés. Ils ont été torturés par les forces de police qui voulaient qu’ils les informent de l’endroit où M. Dainy « se serait caché ». M. Dainy n’a plus été revu depuis cet événement. Aucun membre de sa famille n’a eu de ses nouvelles.
Les médias citant des sources gouvernementales affirment que M. Al-Dainy se serait " éclipsé " de l'aéroport et qu'il serait maintenant en fuite (New York Times, "Lawmaker Leaving Iraq is Detained, Then Freed", Marc Santora, 26 Février 2009 .)
L'immunité de M. Al-Dainy a été levée par le parlement au cours d'une session extraordinaire d'urgence.
26 Février 2009, jeudi : le frère M. Al- Dainy a pris contact avec le directeur juridique à ALKARAMA, Rachid Mesli et l'a informé que les forces de sécurité irakiennes ont investi les domiciles de tous les membres de la famille de M. Al-Dainy. Leurs maisons ont été saccagées par les forces de sécurité et ils ont brûlé les voitures de tous les parents et les proches de M. Al-Dainy.
De nombreux membres de la famille ont été arrêtés, y compris le père de M. Al-Dainy, âgé de 85 ans,. Ce sont clairement des représailles contre sa famille.
La dernière chose que M. Al-Dainy a dite à son frère, c'est que "ils vont probablement m'arrêter en raison de mon voyage à Genève ", se référant à son voyage d'Octobre 2008 à Genève, où il avait rencontré des responsables des mécanismes de protection des droits de l'homme des Nations Unies, des ONG, le Comité international de la Croix-Rouge, le HCR et où il avait animé aussi une conférence de presse pour mettre en évidence les graves violations des droits de l'homme en Iraq..
Au cours de son activité comme membre du parlement, M. Al-Dainy a rassemblé un nombre impressionnant de témoignages de première main et des documents confidentiels concernant les conditions de détention en Irak, les prisons secrètes, les prisons illégales et les violations des droits humains.
M. Al-Dainy, invité par Alkarama, s'est rendu à Genève en Octobre 2008, dans le but d'informer le Haut Commissariat aux droits de l'homme, les ONG et autres organisations de la situation des droits humains en Irak. Il a fourni des informations confidentielles à Alkarama sur la situation des droits humains en Irak que nous avons transmises au Haut Commissariat et aux procédures spéciales, en début d'année 2009.
M. Al-Dainy était sur le point de mettre en place une organisation locale pour la défense et la protection des droits de l'homme en Irak afin de coopérer avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies et les organisations qu'il a rencontrées à Genève. Cette initiative se concrétisait en partenariat avec notre organisation.
Son engagement dans la dénonciation des violations des droits humains en Irak et sa récente visite à Genève en tant que défenseur des droits humains sont les raisons pour lesquelles les autorités poursuivent M. Al-Dainy et sa famille. Nous craignons pour sa sécurité d'autant plus que les autorités nient le retenir. Nous rappelons également que M. Al-Dainy a déjà été la cible de plusieurs tentatives d'assassinat, dont les auteurs n'ont jamais été identifiés.
CHRONOLOGIE DES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS
Mars 2006 : M. Mohammad Al-Dainy est élu au Parlement irakien comme l'un des 11 membres du Front pour le dialogue national. Il se décrit comme un nationaliste et il est basé à Bagdad. Son épouse et sa fille et d'autres membres de la famille vivent en Jordanie.
Lorsqu'il a pris ses fonctions, M. Al-Dainy a considéré qu'une partie de sa fonction constitutionnelle était de surveiller les institutions du pays afin de s'assurer qu'elles agissent conformément à la loi et dans le respect des droits de l'homme. C'est pour cette raison qu'il a concentré son travail sur les prisons et les centres de détention en Irak.
M. Al-Dainy a été en mesure d'accéder à des informations confidentielles et des lieux de détention en raison de son statut de membre du Parlement. Pour avoir accès aux prisons "secrètes", il avait besoin de la protection de 50gardes du corps.
Depuis 2006, il a donc constaté de nombreuses violations des droits de l'homme et a entrepris des enquêtes sur les prisons secrètes en Irak. Il a interrogé des détenus, recueilli des images, et des documents confidentiels ponctuent ses enquêtes. Il a partagé ses découvertes avec les médias et les organisations internationales.
Onze membres de M. Al Dainy ont été tués au cours de l'année 2006 en raison du travail qu'il a accompli avec la découverte de la prison secrète de Dyalah.
12 avril 2007 : Lors d'un attentat suicide à la cafétéria du Parlement irakien, huit personnes sont tués, y compris un membre du parti de M. Al-Dainy, M. Mohammad Awad.
Mai 2007 : M. Al-Dainy se rend à Washington pour informer sur la situation politique en Irak, de son point de vue en tant que membre du Parlement. Il rencontre différents membres du Congrès.
Mi-2007 : BBC Channel 4 diffuse le documentaire "Irak: les escadrons de la mort " réalisé par Deborah Davies, Channel 4 (qui a remporté le prestigieux British Royal Television Society Award pour l'actualité internationale en 2007). Ce documentaire s'appuie sur des entrevues données par M. Al-Dainy ainsi que des informations confidentielles qu'il a fournies.
4 Septembre 2008 : Al Sharqiyya, chaîne de télévision irakienne qui couvre depuis des années les évènements en Irak, a diffusé en septembre un documentaire sur les droits de l'homme en Irak, y compris des images obtenues auprès de M. Al-Dainy provenant de son enquête dans les prisons secrètes et les atteintes aux droits humains contre les détenus. En conséquence, quatre membres du personnel à Al Sharqiyya ont été assassinés en Irak.
27-31 Octobre 2008 : En collaboration avec Alkarama et de l'Association des avocats arabes, M. Al-Dainy s'est rendu de Bagdad à Genève, pour transmettre les informations et les images qu'il a recueillies et qui montrent les violations flagrantes des droits humains commises en Irak par les forces de sécurité, notamment dans des situations de détention secrète.
M. Al Dainy a également relevé les dangers auxquels sont confrontés en Irak des membres du Parlement. Des parlementaires ont été persécutés pour leur travail indépendant, des membres de leurs familles ont été tués (comme Salah Al Akaly qui a perdu la vie, ou Saim Khardum dont le fils et le mari ont été tués) et certains ont perdu leur immunité (Nethal Al Lusi).
M. Al-Dainy a prévenu qu'il avait été la cible de 8 tentatives d'assassinat, et il existe de réelles craintes pour sa sécurité. La plus récente tentative d'assassinat a eu lieu en avril 2008, et deux de ses gardes du corps ont été tués. Pour cette raison, il s'entoure de 50 gardes du corps (les parlementaires irakiens paient généralement une équipe de 30 gardes du corps).
M. Al-Dainy a en outre exprimé la crainte qu'il puisse faire l'objet de fausses accusations en raison de son travail sur les droits humains, et que comme d'autres députés, il perde son immunité.
M. Al-Dainy s'est réuni avec le HCR, le CICR, les procédures spéciales au Haut-Commissariat, le bureau irakien et de nombreuses ONG internationales, dont Amnesty International. Il a également participé à une conférence de presse au Club suisse de la presse, et une réunion publique s'est tenue dans le centre de Genève.
Ces rencontres ont été très constructives, et à toutes les réunions, il a été convenu que les organisations concernées continueraient de travailler avec M. Al-Dainy dès son retour en Irak.
Un thème constant que M. Al Dainy a entendu au cours de ces réunions à Genève était que, malgré la présence de la mission UN en Irak (UNAMI) et de ses activités de surveillance et de rapport, les organisations qui travaillent en Irak ou au sujet de l'Irak se sentent incapables d'obtenir des informations sur ce qui se passe, et, plus important encore, elles sont incapables d'obtenir des données fiables et crédibles sur la situation quotidienne.
Parmi les informations confidentielles transmises par M. Al Dainy aux parties concernées à Genève figure le Rapport annuel pour 2007 rédigé par le ministère des droits de l'homme, qui n'a jamais été publié dans son intégralité. M. Al-Dainy a pu obtenir une copie qui révèle une image plus complète de l'étendue des violations des droits humains en Irak.
Janvier / Février 2009 : M. Riad Ibrahim Al-Dainy, neveu de M. Al-Dainy (qui travaille comme son garde du corps) et Khairallah Alaa al-Maliki, son chef de la sécurité, sont arrêtés par les forces gouvernementales, avec d'autres personnes.
22 Février 2009, dimanche : Quelques 3 mois après sa visite à Genève, M. Al-Dainy est accusé d'être lié à l'attentat suicide au Parlement irakien qui a eu lieu lors d'une conférence de presse du général Qassem Atta, porte-parole du commandement de la sécurité militaire de Bagdad.
Cette accusation est fondée sur une vidéo sur laquelle seraient enregistrées les " confessions " du neveu de M. Al-Dainy et chef de la sécurité, qui a été distribuée aux journalistes et à la télévision nationale par le Major-général.
M. Al-Dainy a réfuté ces accusations lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Al-Rashid. Les forces de sécurité entouraient l'hôtel Al-Rashid. M. Al Dainy a informé ALKARAMA qu'en raison de la confusion concernant le statut de son immunité parlementaire, il n'avait pas été arrêté à ce moment là. Il a également informé ALKARAMA que les "aveux" de son neveu et chef de la sécurité ont été obtenus sous la torture et il a déclaré publiquement: "[ces accusations], sont des fabrications ... Il est clair qu'ils [ses gardes du corps] avaient été torturés quand ils ont été présentés à la télévision ". (The Daily Star, le 26 Février 2009).
Il a été rapporté que le commandement de la sécurité militaire de Bagdad a fait une demande aux autorités judiciaires de lever l'immunité de M. Al-Dainy et de lui imposer une interdiction de voyager (source: The Daily Star, lundi 23 Février 2009 "Iraqi lawmaker denies bomb, murder allegations").
23 Février 2009, lundi : M. Al-Dainy donne une interview à Al-Sharqiya TV pour réfuter les allégations qui l'accusent et déclarer qu'il s'agit d'un acte de vengeance du gouvernement du Premier ministre Nuri al-Maliki en raison des critiques qu'il a exprimées à propos du traitement des prisonniers. (Media source: Alarabiya, lundi 23 Février 2009, "Iraqi lawmaker denies bomb, murder allegations").
M. Al-Dayni a déclaré que ses gardes du corps avaient été arrêtés par le gouvernement pour des raisons politiques, dans le but de faire pression sur lui. (CNN.com, le 22 Février 2009, "Lawmaker linked to attacks, Iraqi authorities say").
Qassim Moussawi, porte-parole militaire a pour sa part déclaré que les autorités attendent que les tribunaux émettent un mandat d'arrestation de M. Al-Dainy, suite à laquelle elles demanderont au Parlement de lever son immunité. (Media source: Alarabiya, lundi 23 Février 2009, "Iraqi lawmaker denies bomb, murder allegations").
M. Al-Dainy a confirmé à ALKARAMA qu' au moins 13 membres de son personnel et de la famille ont été arrêtés et que ses bureaux ont été perquisitionnés et saccagés par les forces de sécurité gouvernementales (aucun mandat n'a été présenté).
25 Février 2009, Mercredi : L'avion dans lequel M. Al-Dainy se rendait à Amman, en Jordanie, est été contraint de faire demi-tour, 30 minutes après le décollage. Il se rendait avec une délégation parlementaire en Jordanie.
Un officier des forces de sécurité en civil est monté à bord de l'avion, alors que trois autres, armés, se sont positionnés devant la porte de l'avion. M. Dainy a alors été sommé par l'officier en civil de le suivre. Les passagers, dont quatre députés et collègues de M. Dainy - Maysoon Al Damlouji, Ahmed Radi, Ali Alsajri, Assaad Al Issaoui – ont été témoins de cette interpellation. Deux députés, dont M. Alsajri, ont insisté pour accompagner M. Dainy.
Dans le bureau de l’officier, M. Dainy et ses deux collègues ont demandé à voir le mandat d’arrêt qui justifierait une telle interpellation. L’officier a alors répondu en colère qu’il agissait sur ordre direct de M. Maliki, premier ministre et que ce dernier avec donné des instructions au Procureur fédéral pour qu’il émette un mandat d’arrêt. Il les a informés qu’en attendant ce mandant, il avait reçu l’ordre d’empêcher M. Dainy de quitter l’Irak. Après une trentaine de minutes de discussions et vu que le mandat n’était toujours pas arrivé, l’officier a décidé de libérer M. Dainy et ses collègues en leur remettant leurs passeports.
M. Dainy, selon les témoignages recueillis par Alkarama, a alors quitté l’aéroport en compagnie de M. Alsajri, pris en charge par l’escorte de ce dernier. A environ cinq kilomètres de l’aéroport, M. Dainy a demandé au chauffeur de s’arrêter et a annoncé à M. Alsajri qu’il voulait descendre. M. Alsajri s’est étonné d’une telle demande : qu’est-ce qui pousserait M. Dainy à descendre sur l’autoroute, loin de toute agglomération. La réponse de M. Dainy a été claire : « s’ils me prennent, ils me tueront ! ».
Selon M. Alsajri, M. Dainy est alors descendu du véhicule qui a repris son chemin. Interrogé par Alkararma sur les chances de M. Dainy d’échapper aux contrôles de police dans cette région, la réponse de M. Alsajri a été claire : quasiment nulles. En effet, l’autoroute menant de l’aéroport à Bagdad est très surveillés par les forces gouvernementales irakiennes qui ont pris le contrôle officiellement de toute cette zone le 24 janvier 2009 des mains des forces de la coalition. Une dizaine de minutes plus tard, arrivé au point de contrôle principal à l’entrée de Bagdad,le convoi de M. Alsajri a été arrêté et son chauffeur et ses gardes du corps ont été arrêtés. Ils ont été torturés par les forces de police qui voulaient qu’ils les informent de l’endroit où M. Dainy « se serait caché ». M. Dainy n’a plus été revu depuis cet événement. Aucun membre de sa famille n’a eu de ses nouvelles.
Les médias citant des sources gouvernementales affirment que M. Al-Dainy se serait " éclipsé " de l'aéroport et qu'il serait maintenant en fuite (New York Times, "Lawmaker Leaving Iraq is Detained, Then Freed", Marc Santora, 26 Février 2009 .)
L'immunité de M. Al-Dainy a été levée par le parlement au cours d'une session extraordinaire d'urgence.
26 Février 2009, jeudi : le frère M. Al- Dainy a pris contact avec le directeur juridique à ALKARAMA, Rachid Mesli et l'a informé que les forces de sécurité irakiennes ont investi les domiciles de tous les membres de la famille de M. Al-Dainy. Leurs maisons ont été saccagées par les forces de sécurité et ils ont brûlé les voitures de tous les parents et les proches de M. Al-Dainy.
De nombreux membres de la famille ont été arrêtés, y compris le père de M. Al-Dainy, âgé de 85 ans,. Ce sont clairement des représailles contre sa famille.
La dernière chose que M. Al-Dainy a dite à son frère, c'est que "ils vont probablement m'arrêter en raison de mon voyage à Genève ", se référant à son voyage d'Octobre 2008 à Genève, où il avait rencontré des responsables des mécanismes de protection des droits de l'homme des Nations Unies, des ONG, le Comité international de la Croix-Rouge, le HCR et où il avait animé aussi une conférence de presse pour mettre en évidence les graves violations des droits de l'homme en Iraq..