Égypte : Walid Al Maghazi réapparaît en détention à la prison d'Abu Zaabal après des semaines de disparition forcée

وليد فؤاد الغنيمي المغازي

Des sources de droits de l'homme ont rapporté que M. Walid Fouad Al Ghunaimi Al Maghazi, disparu de force, a comparu le 27 octobre 2022 devant le Procureur de la Sécurité de l'État qui a décidé de le placer en détention à la prison d'Abu Zaabal. Sa famille n'a pas pu lui rendre visite ni n’a pu accéder au dossier pénal.

Alkarama et l'Organisation Najda pour les droits de l'homme ont adressé, le 4 octobre 2022, un appel urgent au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées concernant la situation de M. Al Maghazi après son arrestation par plusieurs membres des services de sécurité égyptiens.

Il s'agit du quatrième cas de disparition forcée soumis par Alkarama au Groupe de travail depuis le début de cette année, bien qu'en réalité de nombreux cas ne soient pas signalés aux ONG. Toutes les disparitions portées à l'attention des mécanismes onusiens suivent le même schéma : les victimes arrêtées sans aucune explication sont transférées par les forces de sécurité vers des destinations inconnues, elles sont détenues au secret pendant différentes périodes - toujours au-delà du délai légal de garde à vue - et sont systématiquement torturées.

De nombreuses victimes d'enlèvements ont également été sommairement exécutées par la police ou l'armée, notamment dans la région du Sinaï, et présentées comme des "terroristes abattus par les services de sécurité" lors de confrontations armées.

Le 17 septembre 2022, à 1 heure du matin exactement, plusieurs membres des services de sécurité ont arrêté Al Maghazi devant sa maison dans le gouvernorat de Gizeh (au sud-ouest du Caire). Des témoins oculaires ont rapporté que des membres des forces de sécurité en civil l'attendaient là. Lorsque la victime est arrivée, elle a été brutalement arrêtée après avoir été menottée sans aucune explication et forcée à monter dans l'une de leurs voitures avant d'être emmenée vers une destination inconnue.

Après la disparition de la victime, sa famille s'est rendue au poste de police local pour s'enquérir de son sort. Cependant, la police, qui a nié le détenir, a refusé d'enregistrer sa plainte. L’épouse d'Al Maghazi s'est donc adressée, en vain, au ministère de l'Intérieur et au procureur général de Gizeh.

Au nom de la famille de la victime, Najda for Human Rights et Alkarama ont demandé au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées de localiser M. Al Maghazi et de le placer immédiatement sous la protection de la loi.

L'Égypte a ratifié la Convention contre la torture le 25 juin 1986 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 14 janvier 1982, et est donc tenue de respecter ses engagements.