Arabie saoudite: 7 ans, 3 prisons mais aucune charge contre un détenu qatari

Les autorités saoudiennes doivent libérer immédiatement Amer Al-Anzi et lui octroyer une compensation adéquate pour sa détention arbitraire.

Amer Al-Anzi, un Qatari de 34 ans, actuellement détenu à la prison de Dammam, capitale de la province de l'Est de l' Arabie Saoudite, a passé plus de 7 ans en prison sans jamais avoir été inculpé, ni jugé.

Il a été arrêté le 28 novembre 2005 alors qu'il était au volant de sa voiture à Riyad par les services de sécurité saoudiens, et emmené vers une destination inconnue. Pendant quatre longues années, sa famille est restée sans nouvelles de lui jusqu'à ce qu'elle reçoive un appel téléphonique en 2009 l' informant qu'il était détenu à la prison d'Al-Aseer dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite.

3 prisons, 29 cicatrices et de faux aveux

Depuis son arrestation, il y a sept ans, Amer Al-Anzi a été transféré de la prison d'Aseer à la prison d'Al-Hayer à Riyad. Ilest actuellement détenu à la prison d'Al Dammam à Dammam.

Amer Al Anzi a été roué de coups , torturé à plusieurs reprises après son arrestation et pendu par les mains pendant deux jours.  Lorsqu'on lui a délié enfin les mains, il ne pouvait plus les bouger jusqu'à ce qu'on ne lui injecte un médicament pour lui détendre les nerfs. Outre les insultes, ses tortionnaires ont utilisé un couteau chauffé à blanc pour lui brûler la peau. Il porte désormais 29 cicatrices sur tout le corps à cause des tortures subies.

Amer Al-Anzi a été contraint à signer de faux aveux déclarant qu'il était impliqué dans la planification de l'attentat de la base aérienne d'Al-Udeid, complexe militaire à l'ouest de Doha, au Qatar. Cependant, depuis le début de sa détention, il n'a jamais été formellement inculpé.
Il n'a été déféré devant un tribunal qu'une seule fois, où il a été contraint à signer ses aveux faits sous la torture, mais ce document n'a jamais été utilisé comme preuve contre lui car il n'a jamais été jugé. M. Al Anzi n'a également jamais été autorisé à consulter un avocat ou à recevoir des visites.

La détention d'Amer Al-Anzi viole clairement les normes internationales relatives à un procès équitable, telles que définies dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, et est donc tout à fait arbitraire.

Aujourd'hui, Alkarama a soumis son affaire au Groupe de travail sur la détention arbitraire afin de lui demander d'intervenir auprès des autorités saoudiennes pour mettre fin à la détention arbitraire d'Amer Al-Anzi et lui fournir une compensation appropriée.

Pour plus d'informations ou une interview, veuillez contacter media@alkarama.org (Dir: +41 22 734 10 08).