Alkarama lance son rapport annuel 2021 : « des sociétés civiles plus que jamais en danger »
Alkarama a rendu public son rapport annuel pour l’année 2021, mettant en lumière son combat pour les droits de l’homme dans le monde arabe, à travers ses quatre principaux pôles : le Golfe, le Maghreb, le Machrek et le Nil.
« Les événements de ces dernières années ont confirmé la nécessité urgente de poursuivre la lutte pour les libertés et les droits de l’homme dans le monde arabe, en particulier face aux politiques répressives des États et à leurs tentatives de réprimer tout mouvement pacifique contre la tyrannie. Nous devons continuer à soutenir les appels à la réforme démocratique et à la protection des droits et des libertés », a déclaré Rachid Mesli, le directeur juridique d’Alkarama. Il poursuit : « Alkarama, alors parmi les rares organisations luttant contre la répression dans la région il y a dix ans, constate avec espoir les évolutions positives dans le monde arabe où une nouvelle génération de défenseurs des droits humains courageux émerge et présage des changements prometteurs».
« Ce rapport annuel célèbre certes les efforts de notre équipe mais traduit en même temps les inquiétudes d’Alkarama face aux politiques de répression et de représailles menées par les régimes autoritaires de la région pour combattre tout activisme dans la défense des droits de l’homme qui revendique la justice et appelle à la redevabilité », a-t-il conclu.
Le rapport annuel d’Alkarama met l’accent sur ses principales préoccupations durant l’année écoulée et présente ses activités en matière de saisine des procédures spéciales de l’ONU, de rapports parallèles soumis aux organes conventionnels, ou encore de campagnes médiatiques visant à sensibiliser les opinions publiques sur les questions de droit de l’homme et de lutte contre l’impunité qui prévaut.
Le rapport annuel est basé sur les cas individuels de violations documentées par l’équipe juridique relatifs à des atteintes au droit à la vie, à l’intégrité physique et morale et à la liberté. Il s’appuie également sur des témoignages de victimes et/ou de leurs proches, des informations d’organisations de la société civile et de toutes autres sources crédibles.
La pandémie de COVID-19 et la lutte contre le terrorisme ont servi de prétextes aux régimes arabes pour continuer à étouffer toute opposition pacifique et à réprimer les mouvements populaires qui appellent à un changement démocratique et au respect des droits de l’homme.
La problématique des politiques de représailles contre les victimes ou leurs proches a également été soulevée dans notre rapport annuel, notamment à travers plusieurs cas emblématiques dans des pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou encore l’Égypte.
Organisation suisse indépendante de défense des droits de l’homme basée à Genève, Alkarama a été fondée en 2004 pour assister et défendre dans le monde arabe toutes les personnes et/ou leurs familles, victimes d’atteinte au droit à la vie, de disparitions forcées, de torture et de détention arbitraire en portant leurs situations aux mécanismes internationaux des droits de l’homme.
Alkarama aspire à un monde arabe dans lequel tous les individus jouissent de leurs droits à la justice et à la liberté et vivent protégés par la règle de droit.