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Nassera Ghozlane, Secrétaire générale du Syndicat national des personnels de l'administration publique (SNAPAP), vient de nous informer qu'une douzaine de jeunes syndicalistes maghrébins ont été arrêtés ce matin par des agents de police à la maison syndicale de Bab Ezzouar, dans la banlieue d'Alger.

Venus d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et de Mauritanie, des délégations de jeunes militants syndicalistes allaient tenir aujourd'hui le premier forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et le travail précaire des jeunes diplômés maghrébins. Nassera Ghozlane rapporte que la petite maison syndicale de Bab Ezzouar, lieu choisi pour la rencontre, a été encerclée vers huit heures du matin par des agents de police qui ont interdit aux participants d'y entrer et aux organisateurs de sortir du bâtiment. Deux Algériens membres du SNAPAP ont été arrêtés sur le champ par les agents et emmenés au commissariat local.

Selon la Secrétaire générale du SNAPAP, la police aurait effectué une descente à 9h45 à l'hôtel de Bab Ezzouar où étaient hébergées les délégations étrangères. Les agents ont perquisitionné les chambres des participants et ont arrêté onze d'entre eux : 5 Tunisiens, 3 Marocains et 3 Mauritaniens dont deux femmes militantes.

Les treize jeunes syndicalistes arrêtés se trouvent encore actuellement au commissariat de Bab Ezzouar pour y être interrogés.

Alors que la jeunesse syndicaliste maghrébine se réunit librement que ce soit en Tunisie, au Maroc ou en Mauritanie, elle est victime en Algérie de harcèlement de la part des autorités. Selon Nassera Ghozlane, le forum était destiné à faire profiter les jeunes syndicalistes algériens de l'expérience de leurs voisins maghrébins. Selon elle, l'Algérie compte aujourd'hui environ 600 000 jeunes diplômés en situation de travail précaire et plus d'un million de diplômés chômeurs qui pour la plupart ne se reconnaissent dans aucun parti politique légal. Le SNAPAP qui compte aujourd'hui 300 000 adhérents agirait selon elle comme un vecteur de rassemblement. Cet activisme politique éveillerait donc des craintes chez les autorités, ce qui expliquerait les mesures de harcèlement et de représailles dont ils font l'objet depuis plusieurs mois.


Alkarama qui saisit aujourd'hui le Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d'association et de réunion de cette situation, se joint au SNAPAP pour dénoncer ces agissements et appelle les autorités à mettre un terme aux mesures de harcèlements dont sont victimes les syndicalistes et plus généralement les militants politiques et les défenseurs des droits de l'homme
Nassera Ghozlane a l'intention d'informer aujourd'hui le Bureau International du Travail.

Pour plus d'informations ou une interview, veuillez contacter media@alkarama.org (Dir: +41 22 734 10 08).