Le 23 mai dernier, quatorze prisonniers condamnés à de lourdes peines pour infractions terroristes ont été enlevés en pleine nuit à la prison civile de Nouakchott par des éléments des forces armées sous le regard de leurs co-détenus. Parmi eux, figurent Mohamed Sebti et Mohamed Hmednah, deux Mauritaniens âgés de 26 et 27 ans.
Deux semaines après cet incident, le 8 juin, les effets personnels des quatorze détenus - livres, matelas, couvertures - ont été remis à leurs familles sans autre explication de la part de l'administration pénitentiaire. Seule information dont disposent les familles mais que les autorités refusent d'infirmer ou de confirmer : le groupe des 14 détenus aurait été embarqué à l'aéroport de Nouakchott dans la nuit du 23 mai dernier à bord d'un avion de transport de l'armée de l'air et emmenés dans un centre de détention secret de l'armée en plein Sahara mauritanien.
A ce jour, six mois après l'enlèvement, les familles des prisonniers continuent de se heurter au silence des autorités qui persistent à refuser de divulguer la moindre information à leur sujet et de dissimuler le lieu où ils se trouvent. Il y a des motifs sérieux de croire que les 14 disparus mauritaniens qui ont été victimes de mauvais traitements dès leur arrestation, encourent toujours le risque d'être torturés, et ce d'autant que, depuis 2003, des dizaines de personnes accusées de terrorisme ont été systématiquement torturées par les services de sécurité mauritaniens dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Alkarama rappelle qu'une disparition forcée ne peut en aucune circonstance et sous aucun motif être justifiée et exhorte les autorités mauritaniennes à respecter les droits fondamentaux des prisonniers en les plaçant sous la protection de la loi.
Devant la persistance du refus des autorités mauritaniennes d'informer les familles du sort de leurs proches disparus, notre organisation a soumis leurs cas aujourd'hui au Groupe de travail sur les disparitions forcées.