Emirats arabes unis: Lettre adressée à la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton concernant le cas de M. Hamdan

Alkarama ainsi que d'autres organisations des droits de l'homme ont envoyé une lettre à la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton concernant la détention actuelle de M. Naji Hamdan aux Emirats Arabes Unis. La communauté internationale des droits de l'homme est vivement préoccupée par ce cas qui reflète l'indifférence actuelle à l'égard du droit international dans la région.

A travers cette lettre, Alkarama a à nouveau manifesté avec d'autres organisations des droits de l'homme sa profonde préoccupation concernant M.Naji Hamdan, citoyen américain détenu aux Emirats Arabes Unis. Celui-ci, arrêté le 28 août 2008, a été détenu au secret par les forces de sécurité de l'Etat des Emirats Arabes Unis. Durant sa détention, il aurait été torturé et interrogé pendant de longues heures.

En novembre, une semaine après que American Civil Liberties Union (ACLU) (l'Union Américaine pour les Libertés Civiles-UALC) a déposé une pétition d'habeas corpus affirmant que le gouvernement américain était responsable de la détention de M. Hamdan, ce dernier a été accusé d'infractions liées au terrorisme et transféré à la prison d'état d'Al Wathba à Abu Dhabi où il a été détenu au secret. Il est actuellement en attente de son procès devant la Cour Suprême. Les jugements rendus par cette cour sont sans appel et il risque une peine d'emprisonnement à vie.

M. Hamdan a vécu dans le sud de la Californie pendant plus de vingt ans. Devenu citoyen américain, il y a fondé son entreprise. Il s'est finalement rendu avec sa femme et leurs trois enfants aux Emirats Arabes Unis en 2006 afin d'y développer ses activités commerciales.

Les preuves de l'implication des Etats-Unis dans l'arrestation et la détention de M. Hamdan ne font qu'accentuer le caractère douteux de cette affaire d'autant plus qu'il est fort possible que ceux-ci aient aussi été complices des tortures qu'il a subies.

Le FBI a rendu visite et surveillé M. Hamdan pendant presque une dizaine d'années aux Etats-Unis. Néanmoins, il n'a fait l'objet d'aucune inculpation. Environ six semaines avant son arrestation aux Emirats Arabes Unis, M. Hamdan a accepté de rencontrer les agents du FBI venus par avion de Los Angeles à Abu Dhabi pour l'interroger à l'Ambassade américaine. M. Hamdan a aussi rapporté que, lors de sa détention secrète par la Sûreté de l'Etat, il a été interrogé par ce qu'il a cru être un fonctionnaire américain, présent pendant au moins une des séances de torture.

Le procès de M. Hamdan pourrait commencer à tout moment sur la base d'aveux extorqués sous la torture. M. Hamdan encourt une peine maximum d'emprisonnement à vie et, s'il est condamné, il ne pourra pas faire appel au jugement prononcé.

Consultez la version originale (en anglais) de la lettre adressée à la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton sur notre site internet :

http://en.alkarama.org/index.php?option=com_content&view=article&id=217:emirates-council-of-american-islamic-relations-letter-to-hon-clinton-over-hamdan-case&catid=38:communiqu&Itemid=108

Dans cette lettre, il est demandé aux Etats-Unis que soient respectées les dispositions du Code 22, section 1732 qui stipulent l'obligation du Président de défendre n'importe quel citoyen américain injustement privé de sa liberté par ou sous l'autorité de n'importe quel gouvernement étranger.

Pour rappel : Alkarama a adressé une communication au Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, au Rapporteur spécial sur la torture et au Groupe de Travail sur la détention arbitraire au sujet de Naji Hamdan. Voir le communiqué du 28 janvier 2009.