Décision sur l'extradition du Dr Mourad Dhina repoussé au 4 avril 2012

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Une salle d'audience inhabituellement bondée, la grande majorité du public venu exprimer son soutien et sa solidarité au Dr Mourad Dhina n'ayant pas pu accéder à l'intérieur, l'examen de la demande d'extradition par la chambre d'instruction de la Cour de Paris s'est tenue mercredi 21 mars 2012 en présence des représentants d'Amnesty International, Human Rights Watch, la Fondation Alkarama et Algeria-Watch ainsi que de journalistes français et étrangers.


« Je ne sais pas de quoi je suis accusé » s'est exclamé le Dr Mourad Dhina lors de sa prise de parole devant les magistrats de la Cour de Paris. Il n'était pas le seul dans la salle d'audience à avoir relevé les nombreuses incohérences du dossier et à s'interroger sur les raisons pour lesquelles les autorités françaises ont donné suite à la demande d'arrestation du régime d'Alger.
Dès l'ouverture des débats l'avocat général lui-même a fait état des incohérences du dossier algérien en affirmant que « force est de constater qu'un certain nombre d'obligations ne sont pas respectées, la première qui parait la plus évidente est de savoir quel est l'objet de la demande » ; grave affirmation qui nous amène alors à nous interroger légitimement sur les raisons qui ont motivé le ministère public français à donner suite à la demande algérienne.
La présidente de la chambre d'instruction a également relevé que ni le mandat d'arrêt, ni la demande d'extradition adressées par l'Algérie, ne comportaient de date ou de lieu des faits, lesquels n'étaient d'ailleurs ni précis ni circonstanciés comme l'exige la Convention d'extradition franco-algérienne de 1964. Elle n'a pas manqué également de relever que le jugement par contumace du 20 juin 2005 visait un arrêt de renvoi au tribunal criminel d'Alger qui n'avait pas été produit à la procédure.
Me Antoine Comte, l'avocat du Dr Dhina, a notamment relevé au cours de sa plaidoirie que la justice algérienne n'avait pas été en mesure de fournir les documents nécessaires deux mois après l'arrestation de son client ; il a également évoqué un document capital envoyé par les autorités suisses et versé au dossier qui établit qu'une enquête de la police helvétique ouverte à la demande des autorités algériennes, et qui a duré de 1994 à 2000, avait été classée en raison de l'absence de tout fondement des accusations portées contre le Dr Dhina.
Quand le Dr Mourad Dhina s'est adressé à la Cour, un silence total a gagné la salle. Sans s'attarder sur l'aspect juridique du dossier il a cependant tenu à rappeler l'inconsistance des accusations dont il faisait l'objet de la part du régime algérien, dont le but évident était de réduire au silence toute voix discordante, et a tenu à décrire la dimension politique de son combat.
A la suite de cette intervention remarquée, le parquet général a, contre toute attente et en dépit de ses propres constatations, demandé une information complémentaire alors que les débats devant la cour ont clairement permis de démontrer la nature politique de l'affaire et laissaient présager un réquisitoire de rejet pur et simple de la demande d'extradition d'Alger.L'affaire a été mise en délibéré au 4 avril prochain.
La Cour a examiné une demande de mise en liberté provisoire, rejetée une nouvelle fois en dépit de la plaidoirie de l'ancien bâtonnier de Paris, Me Paul-Albert Iweins qui a fait état de nouvelles garanties de représentation du Dr Dhina dans la procédure en cours.

Le Comité de soutien « Freemourad » continue de considérer la détention du Dr Dhina comme résultant d'une arrestation arbitraire et d'une tentative d'instrumentalisation de la justice française par le régime algérien et espère que les principes d'égalité et de l'Etat de droit s'appliquent à tous, sans exception.

FreeMourad Committee - Comité FreeMourad - "لجنة "الحرية لمراد Email: support@freemourad.org -- Tel: 00 33 6 62 49 51 72 -- Web: http://www.freemourad.org