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Suite au coup d'état militaire qui a entraîné l'éviction du président Morsi le 2 juillet 2013, Alkarama est très préoccupée par les premiers rapports de décès de disparitions, d'arrestations arbitraires des manifestants et de violations du droit à la liberté d'expression commises par les forces militaires et la police égyptiennes. Alkarama appelle toutes les branches des services de sécurité, notamment l'armée et la police, à garantir au peuple égyptien son droit à la vie, à la liberté et à la liberté d'expression et de réunion, et demande à toutes les parties de s'abstenir de recourir à un usage excessif de force et à d'autres violations des droits de l'homme.

50 exécutions sommaires confirmées, des centaines de blessés par l'armée et la police
Ahmed Mefreh, représentant d'Alkarama au Caire, rapporte qu'au moins 50 personnes auraient été tuées lors de manifestations entre le 2 et le 5 juillet 2013, dont 11 au Caire, ainsi qu'à Alexandrie et dans les gouvernorats de Minia et Matruh. Les informations préliminaires dont nous disposons indiquent que 516 autres personnes ont été blessées par les forces de sécurité égyptiennes, faisant un usage excessif de la force.

Morsi, 5 de ses conseillers et 1 leader des Frères musulmans disparus
Alkarama a été informée qu'à ce jour, le président Morsi, cinq de ses conseillers et un leader des Frères musulmans, Khairat Al-Shatar ont disparu. Toute communication entre eux et leurs familles aurait été interrompue.

Des responsables des services de sécurité affirment qu'ils sont assignés à résidence ou détenus.
La famille de Khairat Al-Shatar est sans nouvelles de lui depuis le 3 juillet 2013 et ignore où il se trouve. Mohamed Morsi a été vu par un conseiller pour la dernière fois le mardi 2 juillet, à 17 h. Ahmed Abdelati (chef du cabinet), Abdelmagid Mashali (conseiller en communication), Ayman Ali, Aysam Haddad (tous deux conseillers aux Affaires étrangères), et Khalid Assas (secrétaire du président au ministère des Affaires étrangères), n'ont également donné aucun signe de vie depuis le mardi 2 juillet.

Selon les responsables de la sécurité, un leader des Frères musulmans, Mohamed Badie a été arrêté hier à Marsa Matruh, mais nous ignorons jusqu'à présent le lieu où il se trouve.

Détention arbitraire de Katatni et Bayoumi à la prison de Torah
Saad Al-Katatni, chef du parti Liberté et justice du président évincé, ainsi que le guide suprême des Frères, Rashad Bayoumi, ont été arrêtés par les services de sécurité dans la nuit du 4 juillet sans aucun mandat. Ils ont été transférés à la prison de Torah, où Hosni Moubarak et ses fils Gamal et Alaa sont actuellement en détention.
Le représentant d'Alkarama au Caire rapporte qu'au moins deux autres leaders ont été arrêtés et que le procureur général a émis 35 mandats d'arrêt à l'encontre des personnalités de premier ordre des Frères musulmans
Des informations rapportées par les médias internationaux indiquent que deux hommes ont été placés en détention pour « insulte au pouvoir judiciaire » et « incitation à la violence ». Ces accusations sont dépourvues de tout fondement juridique puisque les responsables des Frères musulmans ont demandé de s'abstenir de recourir à la violence et de tenir des rassemblements pacifiques.

Le directeur juridique d'Alkarama, Rachid Mesli a déclaré : « Il ne fait nul doute que l'arrestation d'Al-Katatni et de Bayoumi repose uniquement sur des motifs politiques et que cette pratique n'est pas sans rappeler le recours massif à la détention administrative de l'ère Moubarak. Leur détention constitue une violation flagrante des obligations de l'Egypte en vertu du droit international. »

Vague de répression contre les médias
Dans la nuit du mercredi 3 juillet, les forces de sécurité égyptiennes ont fait une descente dans les bureaux d'Al-Jazeera Mubasher Misr et arrêté 28 membres du personnel. Aujourd'hui, Mefreh a parlé à une source d'Al Jazeera au Caire qui affirme qu'ils ont été détenus au commissariat de police d'Al-Agusa où ils ont été violemment battus et menacés de mort avant d'être relâchés. À l'heure actuelle, le directeur des chaînes, Ayman Ghamal est toujours en détention et sa situation est inquiétante.

Cinq autres chaînes de télévision, connue comme étant favorables aux Frères musulmans, à savoir Masr 25, Al-Nas, Al-Hafez, Al-Rahma, and Al-Shabab, ont également été fermées le 3 juillet suite à un décret du ministère de l'Intérieur, et plusieurs membres du personnel, dont Mohammed Abdulrazzak, 30 ans, Mohammed Jamal, 34 ans et Atef Abdulrashid, 65 ans ont été arrêtés.

Les violations des droits de l'homme doivent être condamnées en-dehors de toute considération politique ou idéologique.

Mesli rappelle : « Le rôle des institutions internationales est fondamental en cette période de crise, compte tenu du risque élevé d'un retour au statu quo « pré-2011 ». Par conséquent, nous exhortons la communauté internationale des droits de l'homme à condamner sans équivoque toutes les violations des droits de l'homme qui sont commises actuellement en Égypte à l'heure actuelle, sans exception, en dehors de toute considération politique ou idéologique. »

Alkarama va continuer à suivre la situation de près, de documenter des cas de violations commis par les services de sécurité égyptiens et de les soumettre aux mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies.

Pour en savoir plus:
Ahmed Mefreh, Représentant d'Alkarama au Caire: 00 20 100 985 09 89, mefreh@alkarama.org