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Djibouti : Arrestation et détention arbitraire d'un journaliste d'opposition

Arrestation et détention arbitraire d'un journaliste d'opposition

Alerté et préoccupé par la répression des autorités contre l'opposition djiboutienne, Alkarama a saisi le Groupe de Travail sur la détention arbitraire des Nations Unies du cas de Mohamed Ibrahim Waïss, un journaliste arrêté et détenu arbitrairement depuis le 8 aout 2014.

Les forces de police djiboutiennes ont procédé à son arrestation alors qu'il assurait la couverture médiatique d'une manifestation de l'opposition à Djibouti-ville. Battu et blessé à l'œil au cours de son arrestation, il a été emmené au Commissariat de police de Hodan où il a de nouveau fait l'objet de violences policières et n'a pas bénéficié d'une assistance médicale.

Il n'a pu voir son avocat qu'après plusieurs jours de garde-à-vue et a été inculpé de « participation et de financement de manifestations illicites » – des faits qu'il réfute. Il risque d'être condamné à la suite d'un procès inéquitable visant uniquement à l'empêcher d'exercer son métier de journaliste de manière indépendante et critique. Il a d'ailleurs déjà fait l'objet de plusieurs tentatives d'intimidation de la part des autorités et a notamment été détenu arbitrairement à plusieurs reprises.

Aujourd'hui, le risque de le voir condamné sur la base de fausses accusations est grand et démontre une volonté des autorités de faire taire toute voix dissidente. En effet, depuis de long mois, le gouvernement persécute les groupes d'opposition, les journalistes et défenseurs des droits de l'homme.

Les autorités de Djibouti, ce petit pays de la Corne de l'Afrique qui abrite deux importantes bases militaires française et américaine, semblent faire peu de cas des droits civils et politiques de leurs citoyens et continuent d'agir en toute impunité.

Alkarama a donc saisi en urgence le Groupe de Travail sur la détention arbitraire des Nations Unies afin qu'il demande la libération immédiate de Mohamed Ibrahim Waïss. Les autorités djiboutiennes doivent mettre fin à la répression contre les membres de l'opposition et offrir une chance pour la reprise d'un dialogue pérenne. Elles doivent aussi garantir le libre exercice par les journalistes de leurs métiers, ce qui passe par la modification des lois en vigueur sur la liberté de la presse afin de les mettre en conformité avec les obligations internationales de Djibouti.

Pour plus d'informations ou une interview, veuillez contacter l'équipe média à media@alkarama.org (Dir: +41 22 734 1007 Ext: 810)