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Nizar Ahmed Sultan Abdelhalem a été arrêté le 29 mai 2010 après avoir répondu à une convocation des services de la sécurité d'Etat à Nasr. Détenu au secret pendant six mois, il a fait l'objet de diverses tortures visant à lui extirper des aveux sur sa présupposée appartenance à un groupe terroriste. M. Abdelhalem a contesté avec succès sa détention administrative devant la Cour suprême de sécurité d'Etat qui a émis un ordre de relaxe les 13 juillet et 7 août 2010.

Malgré ces deux ordres, le ministère de l'intérieur ne l'a toujours pas libéré. Saisi de cette situation, le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) a adopté le 4 mai 2011 l'avis 8/2011 confirmant les termes de la communication d'Alkarama du mois de décembre 2010 sur le caractère arbitraire de la détention de M. Abdelhalem.

Au lieu d'être libéré, M. Abdelhalem a été transféré à la prison Torah au Caire par le ministère de l'intérieur, et un nouvel ordre de détention administrative a été émis, prolongeant sa détention indéfiniment. Il n'a eu accès à aucune assistance juridique, et reste détenu sans ordre judiciaire et sans être informé des raisons justifiant son arrestation et sa détention.

Dans l'avis 8/2011, les experts onusiens ont estimé que l'arrestation sans mandat de M. Abdelhalem, les mauvais traitements auxquels il a été soumis et la prolongation sans procès de sa peine constituent une violation du Pacte sur les droits civils et politiques. Ils ont ajouté qu' « aucune base légale ne peut être invoquée pour justifier cette détention, et surtout pas un ordre administratif émis pour contourner une décision judiciaire ordonnant la libération».

En conclusion, le groupe de travail des Nations Unies a estimé que la privation de la liberté de M. Abdelhalem est arbitraire, conformément aux catégories I et III du groupe de travail, en ce qu'elle a été faite sans bases légales et en violation des articles 9 et 14 du Pacte sur les droits civils et politiques.

A l'occasion de cette décision, les experts de l'ONU ont appelé le gouvernement à libérer M. Abdelhalem sans délai, et lui ont instamment demandé de faire en sorte que son droit à une indemnisation soit effectif.

Alkarama a mis en place une structure chargée du suivi des décisions et recommandations rendues par les différentes instances onusiennes ; ce cadre permettra à notre organisation de suivre d'une manière efficiente la mise en œuvre par les Etats concernés de ces Avis et autres recommandations.