Alkarama for Human Rights s'est adressée à la Haut Commissaire aux droits de l'homme pour l'informer de la situation de M. Khaled Al Zahrani, détenu au secret depuis près de trois années dans des conditions inhumaines et ce en dépit de son état de santé.
Khaled Gharmallah Ouda AL ZAHRANI, né le 11 avril 1972, demeure avec sa famille à Riyad. Il a été arrêté par les services des renseignements généraux (Al Mabahit Al Aama) le 20 juillet 2004. Sa famille n'a plus eu de nouvelles de lui pendant plusieurs mois avant d'apprendre par l'intermédiaire de détenus libérés qu'il se trouvait à la prison d'Al Hayr.
Depuis, sa famille n'a pu avoir de ses nouvelles que de manière épisodique. Elle n'a jamais été autorisée à lui rendre visite en prison, ni à lui constituer un avocat, ni à avoir de ses nouvelles directement ou par l'intermédiaire de l'administration.
Elle est particulièrement inquiète car Khaled Al Zahrani est de santé très fragile, souffrant d'une " fibrose pulmonaire interstitielle diffuse " depuis une première détention sans jugement de six années, du 11 mars 1998 au 26 octobre 2003. C'est au cours de cette détention qu'il a contracté cette maladie à la suite de la torture et des mauvais traitements subis.
Sa famille a d'ailleurs appris qu'il avait été évacué en urgence à l'hôpital King Faisal dès les premiers jours de sa dernière arrestation, très probablement après une aggravation de son état de santé à la suite de probables mauvais traitements.
Elle a pu obtenir un compte rendu médical établi le 28 juillet 2004 par le service de médecine interne dans lequel il a été traité après son évacuation d'urgence. Il résulte dudit rapport médical que l'état de santé de Khaled Al Zahrani nécessite une prise en charge médicale sérieuse et des soins spécialisés.
Il continue cependant, selon plusieurs témoignages de détenus recueillis, à être emprisonné dans les sous-sols de la prison d'Al Hayr dans des conditions inhumaines. Il aurait fait de graves crises respiratoires qui auraient nécessité des interventions de réanimation.
Sa famille est aujourd'hui particulièrement inquiète pour sa vie et devant l'indifférence des autorités saoudiennes, elle n'a d'autre recours que de lancer un appel urgent.
La détention au secret de M. Al Zahrani, sans procédure légale depuis près de trois années constitue incontestablement une violation par l'Etat saoudien, tant de sa propre loi interne que des dispositions pertinentes de la Déclaration Universelle des droits de l'homme.
Alkarama for Human Rights considère qu'au vu de ces faits, une action urgente auprès des autorités gouvernementales du Royaume d'Arabie Saoudite est recommandée afin de demander qu'il soit libéré si aucune charge ne pèse contre lui, qu'il bénéficie de la protection de la loi dans le cas contraire et surtout qu'il soit traité avec humanité.